Les têtes de l’emploi…
D’un côté des dirigeants d’entreprises qui font leur marché à la recherche du «mouton à cinq pattes» version collaborateurs. De l’autre des demandeurs d’emploi, parfois (souvent) bardés de diplômes à la recherche d’un poste, auxquels s’additionne la cohorte de non qualifiés trop souvent laissés sur le bas côté de la voie de l’insertion par la formation. Une réalité bien palpable qui résume à elle seule l’état du marché du travail…une quasi-impasse. En Lorraine, la dernière «Une Semaine, un Emploi» pilotée par Pôle Emploi, a de nouveau révélé cette Arlésienne que certains appellent pénurie de main-d’œuvre qualifiée, d’autres inadéquation entre l’offre et la demande. Employeurs et potentiels employés apparaissent comme deux mondes antagonistes, qui ne devraient en faire qu’un, ayant bon nombre de difficultés pour réellement se rapprocher. Job dating, forums en tous genres, salons virtuels sur le web, des initiatives plus que louables et souvent payantes mais qui ne suffisent plus. Pôle Emploi et ses équipes ne peuvent faire de miracles, ils font ce qu’ils peuvent et plutôt bien. Leur jeter la pierre est un raccourci trop facile et il est bon de rappeler que ce n’est pas eux qui créent le chômage. La problématique de l’emploi, donc par extension du bon fonctionnement d’une entreprise, ne peut se résumer à une simple bourse d’échanges, un marché au sens primaire du terme car le fossé apparaît se creuser encore un peu plus chaque jour. L’inadéquation structurelle entre l’offre et la demande ne va cesser d’augmenter car l’exigence des entreprises est notamment de plus en plus forte et la formation initiale ne suit pas comme l’a souligné Frédéric Danel, le directeur régional de Pôle Emploi. L’opération «Une Semaine, un Emploi» n’a pas fini de perdurer.