Bâtiment : les scénarios de tous les possibles

«Ayons confiance ! Face aux difficultés du moment, nos entreprises sont plus que résilientes, elles sont résistantes.» C’était en octobre dernier dans les Grands salons de l’hôtel de ville de Nancy, Alban Vibrac, président fraîchement réélu pour un dernier mandat à la tête de la Fédération du BTP de Meurthe-et-Moselle, ouvrait l’assemblée générale de la fédération avec une volonté affichée de souffler un vent d’optimisme dans une période plus que délicate. Une démarche presque aux antipodes de la conscience collective tant les nuages sont nombreux dans le ciel conjoncturel (hausse des prix des matières premières, flambée de ceux de l’énergie, difficulté de recrutement). «Il est certain que les bouleversements sont immenses. Les donneurs d’ordre doivent continuer à investir, à porter des projets, à construire de manière intelligente, équilibrée et soutenable. Notre profession est prête.» Une nécessité certaine pour la bonne tenue d’un secteur qui s’interroge, plus que légitimement, sur l’avenir de son activité. À l’occasion de cette assemblée générale annuelle des professionnels du secteur, un film de la Fédération française du bâtiment «Entreprises et Bâtiment du futur 2035» était diffusé afin de restituer un travail prospectif mené à l’occasion des États généraux de la construction pour tenter d’anticiper l’avenir et surtout d’y faire face (un film de 8 minutes disponibles sur la chaîne YouTube de la FFB). «Ce travail est indispensable pour continuer à se renouveler pour faire face», assurait Alban Vibrac.

Scénarios concrets et réalistes

Cinq scénarios au nom évocateur et vendeur : des hauts et des bas, en vert et contre tous, le bâtiment tisse la toile 4.0, en avant le bâtiment, la nouvelle société de consommation. Cette vaste démarche prospective vise à réfléchir à ce que pourrait être l’environnement des entreprises du bâtiment à horizon 2035. Démographie, politiques publiques, évolution des modes productifs, dynamique d’urbanisation, l’ensemble de ces variables sont prises en compte selon des évolutions différentes pour dresser une image à l’instant T de ce que pourrait être l’environnement des professionnels du secteur. Pas de catastrophisme à outrance ou encore à l’opposé une vision «Bisounours» de ce que sera demain mais des scénarios «prospectifs concrets et réalistes», comme l’assure la Commission stratégie et prospective de la FFB. Les scénarios balayent les différentes possibilités. L’un d’eux considère qu’en 2035, l’urgence écologique sera plus intense et dessinera de nouveaux modèles économiques. Un autre, que la crise du logement, non résolue, provoquera un réel choc de l’offre. Un scénario met en avant que le bâtiment sera radicalement transformé sous l’effet d’une économie ouverte et fortement numérisée. Des scénarios de tous les possibles où la FFB a mis en place un genre de boîtes à outils pour permettre aux professionnels du secteur d’anticiper et de s’y préparer. Nom de code : Croire en l’avenir. Croire pour collectif, ressources, ouverture, innovation, révolution client et excellence. «Ce plan d’actions constitue la colonne vertébrale opérationnelle de l’entreprise du futur : la jouer collectif, manager les ressources (humaines et productives), s’engager dans une entreprise servicielle, construire des écosystèmes gagnant-gagnant, cultiver l’innovation, réussir l’excellence opérationnelle et déployer des stratégies au cœur des territoires», continue la Commission stratégie et prospective de la FFB. Reste à mettre tout cela en œuvre dans un quotidien conjoncturel plus que tendu. Pas facile...