Les salariés d'Arjowiggins tentent d'attirer des investisseurs

L'opération portes ouvertes de l'usine a eu lieu le 21 mai dernier.
L'opération portes ouvertes de l'usine a eu lieu le 21 mai dernier.

La papeterie a vu le projet de reprise de Green Elephant tomber à l’eau, en mars dernier, lorsque le groupe a vu son offre sur la papeterie Stora Enso refusée, faute de garanties nécessaires. Le groupe finlandais avait précisé que la reprise du site de Corbehem était nécessaire pour reprendre le site d’Arjowiggins à Wizernes. Tout ou rien. Finalement, ce sera rien alors que l’usine audomaroise est en fin de vie. À court de papier, un plan social auquel participe la CGT… les bonnes nouvelles sont rares pour le site de Wizernes. C’est la raison pour laquelle les salariés ont organisé une opération portes ouvertes le 21 mai : il faut attirer des investisseurs, en leur montrant que les outils de travail sont encore en état de marche. Deux ans après la première opération, juste après l’annonce de la vente, et presque un an après la fermeture de l’usine, soit le délai de reprise imposé par la loi Florange afin de sauvegarder l’emploi, les salariés montent toujours la garde auprès des machines de peur d’un démantèlement. “La direction a essayé de démonter l’outil de travail à trois reprises, annonce Franck Sailliot, délégué syndical CGT de la papeterie Arjowiggins. Le 16 juin, on nous prétextait un besoin de pièces informatiques pour le site dans la Sarthe. En 2015, il s’agissait du même site pour les tables de coupeuses. Une autre fois, c’était le cœur de l’usine – la turbine de cogénération – pour des ‘révisions’…” À ce sujet, pour l’heure, aucune date n’a été communiquée par la direction. “Sequana ne veut pas vendre, poursuit le délégué syndical. L’Etat, actionnaire de Stora Enso et d’Arjowiggins, adhère à la fermeture définitive.

D.R.

L'opération portes ouvertes de l'usine a eu lieu le 21 mai dernier.

Expropriation ? De leur côté, les salariés se battent pour l’expropriation du site, comme il y a trois ans à Alizay, en Normandie. “Le groupe finlandais Metsällitto ne voulait pas vendre M-Real alors que les repreneurs étaient prêts, explique Franck Sailliot. Le Conseil général avait voté l’expropriation. Le Conseil général avait alors racheté le site, puis revendu. Nous aimerions que ça se passe comme ça.

Des nouvelles des salariés. Parmi les travailleurs de l’usine, 262 sont à la recherche d’un emploi, 238 ont opté pour le congé de reclassement, en majorité jusqu’à la mi-novembre, date prévue pour le licenciement ; 35 salariés ont trouvé un CDI et 29, un CDD ou un contrat intérimaire. L’un des employés est désormais auto-entrepreneur et propose des balades en gyropode ; 12 employés ont trouvé un poste dans l’un des autres sites Arjowiggins en France ; 30 salariés ont prévu de partir à la retraite. “La plupart des embauches parmi les salariés d’Arjowiggins ne concernent pas les ouvriers, il s’agit pour une très grande partie des cadres et des techniciens. Beaucoup sont partis à Usinor.