Les salariés accueillent favorablement la RSE
Les salariés jugent leur entreprise performante et ils ont envie d’y rester lorsqu’elle est engagée dans une démarche de Responsabilité sociale d’entreprise (RSE), d’après un sondage du Medef. Mais le niveau de connaissance du sujet varie beaucoup au sein des sociétés.
La RSE, un Ovni dans les entreprises ? Le Medef a publié, en décembre 2019, la première édition d’un baromètre qui explore le thème de la perception par les salariés de la RSE, Responsabilité sociale d’entreprise, et de l’égalité des chances. Ses résultats montrent que lorsque les salariés associent leur entreprise à la RSE, ils en ont une perception globale positive. Mais ils connaissent imparfaitement le sujet. L’enquête a été réalisée par Kantar TNS du 5 au 15 juillet 2019, auprès d’un échantillon représentatif de 1 004 salariés d’entreprises de plus de 20 salariés. Premier constat, donc, les salariés ne maîtrisent qu’imparfaitement et de manière inégale les concepts de développement durable et de RSE : 28 % des ouvriers ne savent pas quels sujets recouvre la notion de «développement durable», contre 8 % des cadres. Logiquement, il existe aussi un «déficit encore important de connaissance et de compréhension» de ce que sont le développement durable et la RSE au sein des entreprises, constate l’étude : une minorité de salariés (18 %) indiquent ne pas savoir sur quels sujets porte le développement durable en entreprise. Chez les autres salariés, la majorité évoque des thèmes environnementaux (57 %), loin devant les sujets d’éthique (29 %), le social (27 %) et le sociétal (22 %). La gouvernance n’est associée au thème du développement durable que par 11 % des salariés. Concernant leur propre entreprise, les deux tiers des salariés expliquent avoir connaissance d’au moins une action en matière de RSE en son sein. Mais cette donnée varie fortement en fonction de la catégorie socioprofessionnelle et de l’âge des salariés : les plus jeunes (entre 25 à 34 ans) sont plus informés que leurs aînés. Et 48 % seulement des ouvriers déclarent être au courant, contre 85 % des cadres. En revanche, au niveau global, c’est quasiment la même proportion de salariés (entre la moitié et les deux tiers) qui se sentent suffisamment associés aux actions de l’entreprise en matière de RSE, principalement sur le volet social (santé, sécurité au travail…) et sur l’éthique. Toutefois, ils se sentent moins associés à la démarche globale de la RSE elle-même.
Un facteur d’attachement à l’entreprise ?
D’après l’étude, la perception par les salariés d’une démarche RSE dans leur entreprise s’accompagne d’autres ressentis positifs, par exemple, sur le caractère innovant ou rassurant de la société. Il est vrai que le contexte général est favorable : les débats nationaux, portés par la loi Pacte, sur la «raison d’être» de l’entreprise ont préparé les esprits. Et aujourd’hui, la petite moitié des salariés qui déclarent connaître les valeurs de l’entreprise affirment y adhérer. Or, il existe un lien entre ce paramètre et la confiance dans l’avenir, d’après le sondage. «51 % des salariés qui se considèrent confiants dans l’avenir au sein de leur entreprise en connaissent les valeurs. Ce chiffre tombe à 28 % lorsque les salariés ne sont pas ou peu confiants», d’après l’étude. Là aussi, le constat doit être nuancé, notamment en fonction de l’âge : les 25-34 ans se déclarent plus en accord avec les valeurs de leur entreprise que leurs aînés (72 % d’entre eux, contre 49 % des salariés de plus de 50 ans). La catégorie socioprofessionnelle joue aussi : 64 % des cadres disent connaître les valeurs de leur entreprise, contre 55 % des professions intermédiaires, 30 et 31 % respectivement des employés et des ouvriers. Au-delà de l’effet «confiance», la RSE va aussi de pair avec d’autres perceptions positives, d’après l’étude : 87 % des salariés des entreprises dotées d’un service ou d’une fonction RSE les considèrent innovantes, contre seulement 53 % pour les entreprises où la RSE n’est pas structurée. Autre corrélation favorable encore, celle entre la perception de la RSE et de la performance. Les entreprises disposant d’un service ou d’une fonction RSE sont en moyenne plus souvent considérées comme très performantes (28 % des salariés dans ce cas, contre 15 % des salariés toutes entreprises confondues). Et pour finir, la RSE serait génératrice d’un plus fort engagement et attachement des salariés pour leur entreprise. Ils sont plus nombreux qu’ailleurs à déclarer ressentir du plaisir à y travailler et à se voir y rester encore les trois années qui viennent…