« Les restaurants peuvent, au moins, faire un service… »
La préfecture de l’Eure a imposé la fermeture des bars et des restaurants entre 22 h et 6 h, il y a quelques jours. Une décision qui intervient alors que la circulation du virus s’accélère. Michaël Schmitt, président de l’UMIH de l’Eure, fait le point sur la situation.
Le 20 octobre dernier, trois jours après l’annonce de la mise en œuvre de l’état sanitaire d’urgence, le Préfet de l’Eure prenait la décision d’appliquer de nouvelles mesures dans le département. Face à une accélération de la circulation de la covid-19, notamment dans les zones attenantes à l’Ile-de-France et Rouen, le préfet de l’Eure annonçait, notamment, la fermeture des bars et restaurants eurois de 22 h à 6 h, avec la possibilité de proposer la vente à emporter. Michaël Schmitt, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH) de l’Eure revient sur cette annonce.
« Nous sommes avant tout des concitoyens et, à ce titre, nous sommes conscients que nous devons participer à la lutte contre ce virus, résume le président de l’UMIH de l’Eure. Depuis le début de cette crise, dans l’Eure, le dialogue a toujours été de mise entre le préfet et les professionnels, ce qui est rare et que je salue. Avec une fermeture à 22 h, les établissements peuvent, au moins, faire un service. » Une situation qui ne peut être que temporaire pour Michaël Schmitt, au vue de la propagation du virus et de la liste, toujours plus longue, des départements appliquant un couvre-feu. « Une fermeture à 21 h aurait pu être imposée, il y a des semaines. Nous avons un peu de temps pour nous y préparer même si, ce n’est, évidemment pas, ce que nous voulions en tant que professionnels. »
« Des règles qui changent tous les deux jours, ce n’est pas tenable »
Pour autant, la situation est dramatique pour des chefs d’entreprises mis à mal depuis des mois. « Les bars et les brasseries réalisent 80 % de leurs chiffres d’affaires entre 21 h et 1 heure du matin, poursuit Michaël Schmitt. Il faut ajouter à cela la nécessité d’appliquer des mesures et des protocoles extrêmement contraignants et drastiques dans notre secteur… L’hygiène est dans notre ADN, nous avons l’habitude. Mais voir ces règles changer tous les deux jours, ce n’est pas tenable. Cela perturbe aussi les clients et fait naitre chez eux une méfiance qui n’est pas lieu d’être, mais que l’on peut comprendre. »
L’avenir s’annonce donc difficile pour les secteurs de la restauration et de l’hôtellerie sur le territoire eurois, peu touristique, si on excepte Giverny. « Depuis mars, c’est une chute de 45 % du chiffre d’affaires qu’on observe et une chute de 70 % des réservations dans l’hôtellerie pour les vacances de la Toussaint », se désole Michaël Schmitt. « Nous avons bien eu des reports de charges, mais nous devons les payer début novembre, alors que notre activité a été à l’arrêt pendant une longue période et que des limitations s’imposent aujourd’hui. » Une première vague d’établissements a fermé ses portes en raison du confinement de mars. Une seconde vague devrait malheureusement suivre…
Pour Aletheia Press, Laetitia Brémont