Les rendez-vous de Côte d’Opale Synergie

 L’agriculture est une filière qui crée des emplois mais qui a du mal à attirer les candidats. Notre territoire – pédologie et climatologie – est propice à une agriculture de qualité.

La région Nord-Pas-de-calais est première productrice de France de pommes de terre, de pois, de chicorée, de chrysanthèmes… Elle arrive au second rang pour le lin, le chou-fleur…, et en troisième position pour la betterave, le navet…

Les industries de transformation brillent également. Celles consacrées à la pomme de terre, à l’huile, au grain, à la confiserie sont leaders ; les légumières et les linières sont deuxièmes nationales. De grands noms, mondialement connus, émaillent ces domaines nourriciers : Béghin, Bonduelle, Roquette et bien d’autres. Des enseignes étrangères de renom s’implantent chez nous (comme Häagen Dazs à Arras). Le bassin de chalandise est favorable, avec 4 millions de consommateurs dans les deux départements et 80 millions dans un rayon de 300 km.

Autre atout non négligeable, le tissu dense d’établissements scolaires agricoles.

Quelques faiblesses. «On a raté des virages !» constate le conférencier, quelques chiffres à l’appui : 45% de nos porcs, 75% de nos poulets et 100% de nos dindes sont abattus en Belgique, tandis que 35% de nos légumes sont transformés dans le Benelux. Nos voisins du Nord sont agressifs : Hollandais et Belges achètent nos terres pour certaines cultures (oignons blancs, plants de pomme de terre…)

Les grandes mutations actuelles. Le président Bayard est contre le projet de régionalisation de l’agriculture qui doit rester plurielle. La filière bio doit croître et gagner des parts de marché. Les produits phytosanitaires ont régressé de 35% en 20 ans par rapport aux méthodes douces (binage…).

La protection de l’eau, de l’air, des paysages est ancrée dans les mentalités des professionnels. On compte ainsi 17 000 km de haies dans le Pas-de-Calais.

Les questionnements des patrons sur les grands sujets locaux. Les chefs d’entreprise présents ont interrogé leur hôte sur les thèmes pertinents de la Côte d’Opale et de l’Audomarois. L’action conjointe de la Région et du monde agricole est une réussite sur le site du Blanc-Nez et du Gris-Nez. Mais dans le Boulonnais, l’élevage recule fortement devant la culture. Les circuits courts et l’économie circulaire, les abattoirs de Saint-Pol et de Fruges, les labels (“Savoir vert” et “Saveurs en’ or”), la grande distribution, les débouchés du non-alimentaire (par exemple le lin dans l’industrie automobile), les projets communs mer-terre, les problèmes avec la Dréal¹ en matière de semences, la recherche fondamentale (chimie verte : Inra, Roquette, Adrianord à Arras) et d’autres thèmes furent abordés et les réponses de l’orateur tinrent l’auditoire en haleine. La matière est riche de sujets passionnants comme Opalopolis et ses 230 ha sur les hauteurs d’Etaples, ancien projet que Léonce Déprez, ancien député-maire du Touquet, a défendu avec une ardeur juvénile .

 

1. Direction régionale pour l’environnement, l’aménagement et le logement.