Rénovation

Les remparts retrouvent de leur lustre

À La Ferté-Milon, les remparts Philippe Auguste retrouvent un peu de leur lustre. La municipalité avec l'appui de la Drac a engagé la rénovation d'une partie de cet héritage en péril XIIIe siècle. Ce projet avait été retenu dans le tout premier loto du patrimoine en 2018, initié par la Mission Patrimoine portée par Stéphane Bern.

Au centre, avec la paire de ciseaux, Thomas Campeaux, préfet de l'Aisne et Céline Le Fère, maire de la Ferté-Milon, ont inauguré cette première phase.
Au centre, avec la paire de ciseaux, Thomas Campeaux, préfet de l'Aisne et Céline Le Fère, maire de la Ferté-Milon, ont inauguré cette première phase.

À l'ombre de l'impressionnant château jamais achevé du prince Louis d'Orléans, les remparts Philippe Auguste font grise mine à La Ferté-Milon. Ou plutôt faisaient puisque sous l'impulsion de la Commune, un important chantier de rénovation a été entrepris et la première phase du projet vient d'être inaugurée. La courtine reliant deux tours a retrouvé de son lustre et la belle pierre de taille issue des carrières de Bonneuil-en-Valois (Oise) vient remplacer d'anciennes pierres usées par le temps et la végétation qui s'infiltrait partout et menaçait l'intégrité de l'ouvrage. Il devenait donc urgent d'intervenir.

Le projet dans le premier loto du patrimoine

Pour Céline Le Frère, maire de la commune, il était impensable de voir ce patrimoine disparaître. « Il était temps de stopper l'abandon manifeste de ce patrimoine remarquable de notre ville, rappelle-t-elle. Dès 2014, avec ma première équipe municipale, nous avons engagé des démarches pour préempter et racheter des parties des remparts, notamment la partie située entre le château et l'église Notre-Dame. C'était un projet lourd et d'envergure pour une commune comme la nôtre et l'aide de la Drac (Direction régionale des affaires culturelles) a été décisive puisqu'elle a assumé la maîtrise d'ouvrage et financé une étude portant sur l'emprise de l'ancien château. C'était une opportunité exceptionnelle pour la commune qui n'en avait ni les moyens ni les compétences techniques. »

Les tours et la courtine étaient en mauvais état et risquaient de s'écrouler. (c) Fondation du Patrimoine


La Ferté-Milon a aussi eu le bonheur d'être sélectionnée par le tout premier loto du patrimoine, lancé en 2018 par la Mission Patrimoine de l'animateur de télévision Stéphane Bern. Le projet a été retenu comme projet de maillage de l'Aisne et a bénéficié dans ce cadre d'une enveloppe de 323 000 euros, rappelle Olivier Lavoix, adjoint de la commune et par ailleurs délégué départemental de la Fondation du Patrimoine. « En 2019, nous avons reçu un nouveau coup de projecteur puisque la ville a été choisie pour représenter les Hauts-de-France dans l'émission de Stéphane Bern "Le village préféré des Français", rappelle la maire. C'est un apport de notoriété qui nous donne raison sur notre ferme intention de révéler les trésors de notre patrimoine et qui s'inscrit dans une dynamique de mettre en lumière le sud de l'Aisne comme participe à le faire le projet voisin de la Cité internationale de la langue française. »

Thomas Campeaux, préfet de l'Aisne, lui-même passionné par le patrimoine et l'histoire, était présent pour l'inauguration de cette première phase. « Vous avez ici un patrimoine immense, extrêmement riche mais aussi très fragile, en état de conservation très inégal, qui demande des moyens financiers et en ingénierie que les collectivités publiques ne possèdent pas toujours, rappelle-t-il. Il n'est pas une chose simple que de restaurer les remparts de La Ferté-Milon. L'Histoire a marqué ces éléments de patrimoine puisqu'à la Révolution, les habitants se sont appropriés les tours et les courtines, elles ont été incorporées dans les habitations, elles ont été en partie détruites pour utiliser les pierres. En 2014, la commune n'est propriétaire de rien dans cette histoire, ce qui était une première difficulté. »

Les tours et la courtine ont été entièrement restaurées avec de la pierre de taille de Bonneuil.


Le préfet de l'Aisne souligne le soutient des services de l’État dont la Drac dans ce projet, un soutien financier et en ingénierie. « L’État avait contribué modestement à la première phase avec une enveloppe de 70 000 € sur les 525 000 euros de budget mais pour la seconde phase à venir, nous avons attribué un peu plus de 300 000 euros soit 50% du montant total sans compter le soutien de la Région, ce qui amène à un reste à charge pour la commune et sur l'ensemble des opérations de 200 000 euros. » Cette multiplicité de partenaires et cette volonté de préservation d'un patrimoine en péril permettent de redonner à voir une partie de cette enceinte médiévale fortifiée de La Ferté-Milon.