18ème congrès des Régions de France

Les régions affirment leurs priorités

Plus de liberté pour expérimenter, la gestion locale de France Travail, une compensation des pertes financières des collectivités liées à la crise énergétique... Lors de leur premier congrès depuis la réélection d'Emmanuel Macron, les élus de Régions de France affichent leurs exigences.

La Première ministre s'est déclarée favorable à la possibilité de donner des marges de manœuvres aux exécutifs locaux pour expérimenter de nouvelles politiques publiques, par exemple en matière de réindustrialisation ou de formation. © industrieblick
La Première ministre s'est déclarée favorable à la possibilité de donner des marges de manœuvres aux exécutifs locaux pour expérimenter de nouvelles politiques publiques, par exemple en matière de réindustrialisation ou de formation. © industrieblick

Un nouveau départ dans les relations entre l’État et les collectivités locales ? C'était le moment d'en poser les bases : les 15 et 16 septembre, à Vichy, Régions de France, qui réunit les élus de ces collectivités, tenait son 18ème congrès. C'était le premier depuis la réélection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République et il s'est tenu en présence de la Première ministre, Élisabeth Borne. A cette occasion, Carole Delga, présidente de Régions de France, a rappelé la nécessité d'une «nouvelle ère de décentralisation». 

Mais priorité a été donnée à d'autres enjeux récurrents de la relation État-régions, dont la possibilité, pour ces dernières, de disposer de plus de liberté pour expérimenter sur leurs territoires. Par ailleurs, les élus des régions ont appelé à la constitution d'un «service public régional de l’emploi et de la formation». Des résultats préliminaires d'une enquête menée dans cinq pays européens, Allemagne, Belgique, Danemark, Espagne et Italie ont été présentés à Vichy. 

Selon ses conclusions, la place centrale d’agences d’État à la française dans ce domaine relève de l'exception. «Cette étude a apporté la démonstration que la Région est le bon échelon pour assurer le continuum du développement économique-emploi-formation-orientation, et le continuum des parcours tout au long de la vie», a déclaré Carole Delga dans un communiqué. En mars dernier, déjà, un livre blanc des régions proposait d'aller dans ce sens.

Un milliard d'euros pour compenser l'inflation

Autre thème urgent abordé à Vichy, les régions ont demandé la compensation intégrale de l'impact de l'inflation sur leurs budgets, qu'elles estiment à plus d'un milliard d'euros pour 2023. «Le gouvernement continuera à être présent pour accompagner les collectivités locales en difficulté, y compris les régions», a affirmé pour sa part Élisabeth Borne. Le propos, positif, est resté général, tout comme ceux concernant les autres sujets portés par les régions. 

La Première ministre s'est ainsi déclarée favorable à la possibilité de donner des marges de manœuvres aux exécutifs locaux pour expérimenter de nouvelles politiques publiques, par exemple en matière de transition écologique, de réindustrialisation, de formation ou d'agriculture. Elle a également promis plus de «lisibilité sur les moyens» des collectivités avec un pacte financier pluriannuel qui «garantira le panier de [leurs] ressources». Le 22 juillet dernier, déjà, la Première ministre avait défini avec les présidents de régions un cadre méthodologique et un calendrier pour élaborer une réponse commune à la crise actuelle.

Pour l'heure, le calendrier qui compte est celui des discussions autour du projet de loi de Finances (PLF) 2023. «Si nos demandes n'y sont pas, il y aura un désaccord majeur», a prévenu, devant la presse, Carole Delga.