Filière
Les professionnels des petits fruits rouges se retrouvent près de Laon
La journée nationale Petits fruits rouges a réuni plus de 300 professionnels de la filière près de Laon, où se trouve le site de production de la société Fruits Rouges & co. Variétés, qualité, modes de conduite, et méthodes de protection étaient au menu des échanges de cette journée.
Après la dernière journée de ce type organisée en 2018, près de Lyon, celle qui s'est tenue à Goudelancourt-lès-Pierrepont, dans le Laonnois, autre grande région de production et de transformation de petits fruits rouges, était attendue.
Plus de 300 professionnels du secteur venus de France mais aussi de Belgique ou encore d'Italie, ont répondu à l'appel du Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes (CTIFL – voir encadré) pour cette manifestation organisée avec l'appui de Fruits Rouges & co, entreprise présente à Laon. Une journée pour se retrouver, pour échanger et pour évoquer l'actualité du secteur et les dernières expérimentations menées par le CTIFL, le référent de recherche appliquée au service de la filière fruits et légumes, de la production à la distribution.
Les moyens de protections des cultures de petits fruits rouges ont notamment été évoqués. Anne Duval-Chaboussou du CTIFL a livré les résultats d'une enquête de terrain : « Les cultures de myrtilles et de framboises sont touchées par la drosophila suzukii, les rongeurs, les oiseaux et les pucerons », explique-t-elle. Les mûres, les cassis, les groseilles font aussi face aux pucerons et à diverses maladies.
Des solutions pour lutter contre les maladies
Un focus a été porté sur la drosophila suzukii, cette petite mouche dont les femelles pondent dans les fraises, les framboises, les cerises, les mûres. Les larves se développent en se nourrissant de la pulpe, ce qui entraîne son affaissement, des dépressions sous l’épiderme, des fruits qui coulent.
Face à ce phénomène, les solutions, issues d'expérimentations portées par le CTIFL, ont été exposées. « Il y a plusieurs aspects sur lesquels agir, explique Nicolas Formez du CTIFL. Il y a le contrôle cultural avec un entretien des cultures à aérer, à irriguer, la gestion des déchets de récolte qu'il faut passer à froid après récolte... Mais aussi la protection physique avec la pose de filets de protection, qui peuvent avoir une efficacité proche de 100% pour les cerises, mais dont les résultats sont plus mitigés pour les petits fruits. Et il faut pas mal de manutention quand on ouvre et qu'on remet en place les filets. »
La protection chimique avec des produits phytosanitaires de moins en moins disponibles ne fait pas totalement ses preuves. Autre solution avec le biocontrôle, c'est-à-dire la pulvérisation de produits répulsifs ou la pose de pièges, qui à eux seuls, n'ont pas une efficacité optimale mais doivent être utilisés, combinés aux autres solutions évoquées.
Pour mieux lutter contre ces menaces, le CTIFL entend rester l'acteur de référence de la filière. Des visites sur le terrain ont aussi été proposées aux professionnels présents alors que d'autres événements vont prochainement être organisés en France sur les centres de recherche de la structure.
Le CTIFL, centre de recherche de la filière fruits et légumes
Le Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes a été crée en 1952. Il est le référent de recherche appliquée au service de la filière fruits et légumes, de la production à la distribution. Sa mission principale est d’aider les professionnels à relever les défis de production durable et de satisfaction du consommateur dans un contexte en constante évolution, toujours plus compétitif et exigeant.
Il opère dans la recherche, l'expérimentation et la valorisation, a mené 239 projets de recherche, d’expérimentation et de valorisation sur 190 hectares de surfaces d'expérimentation. Autre secteur dans lequel il s'illustre : la certification et les analyses avec près de 5 millions de plants fruitiers certifiés et près de 22 000 analyses réalisées par le laboratoire de virologie et biologie moléculaire pour l’inspection et la sélection conservatrice.
Le CTIFL comprend un siège, cinq centres opérationnels et deux antennes, 15 stations d’expérimentation partenaires et 17 stations régionales. Il est doté de 28 millions d’euros de budget dont 52% de Contribution interprofessionnelle (CVE) collectée par Interfel (les professionnels de la filière des fruits et légumes rassemblés au sein de l’interprofession), et emploie 300 salariés.