Les problèmes de handicap dopent les avancées technologiques
L'association X2000-Quai du numérique a réuni plusieurs centaines de personnes, le 13 juin dernier, au Kursaal à Dunkerque. Au programme, ateliers et conférences pour ce premier forum "Handicaps & Numérique".
Derrière le handicap, des opportunités générées par des situations lourdes ? C’est l’un des moyens de jauger les avancées technologiques à l’aune des «soins numériques» apportés aux personnes souffrant d’un handicap, notamment ambulatoire.
A l’atelier 1, on parle TIC et handicap. Vincent Tiffreau, médecin spécialiste des maladies neuro-musculaires au CHU de Lille, déclare : «Les handicaps ambulatoires résultent de différentes causes: traumatiques, accident vasculaire, poliomyélite, maladies du système nerveux souvent dégénératives. Les conséquences, ce sont des problèmes de locomotion, de communication qui touchent toutes les activités quotidiennes.» Pour y remédier, les nouvelles technologies : fauteuils de plus en plus sophistiqués − mais coûteux −, outils de télécommande de plus en plus performants, casques avec contacteur au souffle, pied électronique…
Les outils informatiques à requalifier. Témoin de ces avancées, Grégory, 39 ans, est en fauteuil roulant et souffre de paraplégie. Il a vu l’évolution des outils et l’arrivée de la numérisation chez les personnes souffrant de handicap. «J’ai fait des tests sur le cerveau, des essais sur la commande oculaire. Le traitement est devenu très technique depuis la fin des années quatre-vingt-dix. Je passe trois à quatre heures par jour sur informatique. L’ordinateur est considéré par la sécurité sociale comme un outil de la vie courante, mais ce n’est pas le cas pour les autres outils techniques. Pour nous, sans ordinateur, il n’y a pas de commande possible…» Le futur laisse entrevoir d’autres avancées considérables : les exosquelettes existent déjà dans le domaine militaire. Des sociétés françaises, japonaises, anglaises et américaines font fonctionner des modèles et certains soldats sont déjà à l’entraînement. «Ce sont des orthèses robotisées. Elles peuvent être d’une grande utilité pour la rééducation des personnes ayant subi un ou plusieurs trauma», indique le médecin. Autre projection à l’étude, la connexion entre cerveau et ordinateur. L’enjeu est de déclencher un signal qui sera interprété par l’ordinateur comme un début de mouvement. Un retour vers la pensée magique ? Carole Wattier, pilier de l’association X2000, recadre la problématique : «Le handicap a poussé les feux des technologies numériques. Les solutions trouvent des applications qui ne concernent pas seulement les personnes souffrant de handicap. La situation de ces personnes booste la recherche.»