Financement

Les prêts professionnels mais pas seulement...

Le financement, le nerf de la guerre pour lancer son projet de création ou de reprise d’entreprise. Si la demande de prêt bancaire s’affiche comme la première démarche à engager, d’autres moyens de financements complémentaires sont présents. Des gages de garantie, histoire de convaincre les organismes bancaires, chose de plus en plus délicate aujourd’hui.

(© PRETPRO)
(© PRETPRO)

L’union fait la force et cela est également vrai en matière de financement d’un projet de création ou de reprise d’entreprise. «L’objectif, c’est d’obtenir un effet levier, plus vous avez de preuves de soutien ou d’apport, plus l’obtention d’un prêt professionnel via un organisme bancaire sera facilité.» Le message est unanime chez l’ensemble des professionnels de l’accompagnement de porteurs de projets. À l’heure où l’obtention de prêts, et notamment de prêts professionnels, demeure de plus en plus difficile, les potentiels créateurs et repreneurs d’entreprises se doivent d’être plus qu’alerte par rapport aux différentes alternatives de financement. Dans une récente note, Bercy a dressé une liste des différentes solutions alternatives. Petit inventaire !


De la love money aux prêts interentreprises

La love money, ou collecte de fonds auprès de l’entourage. «C’est souvent la première idée dans une recherche de financement que celui de faire appel aux proches. Ces fonds collectés auprès de proches permettent de bénéficier d’exonérations ou de réduction d’impôts. Dans le cadre familial, le bénéficiaire d’un don peut en effet recevoir jusqu’à 31 865 € sans avoir à payer de droits à condition que le donateur ait moins de 80 ans, que le bénéficiaire soit son enfant, son petit-enfant ou arrière-petit-enfant (ou neveu ou nièce si le donateur n’a pas de descendants), que le bénéficiaire soit majeur ou émancipé», précise Bercy.

Les prêts d’honneur : les différents réseaux d’accompagnement sont nombreux à proposer ce type de prêts obtenus après une sélection devant un jury. «Il s’agit d’un prêt sans garantie ni caution personnelle, généralement à taux zéro et inscrit en fonds propres. Son montant peut atteindre les 90 000 € pour les projets innovants.» L’effet levier est souvent garanti, pour 1 € de prêt d’honneur, les banques accordent en moyenne 7,5 € de financement complémentaire.

Le micro-crédit : ce type de financement est ciblé sur les personnes rencontrant des difficultés d’accès aux financements bancaires. L’Adie (Association pour le droit à l’initiative économique), comme d’autres acteurs associatifs, propose ce type de prêts. Le plan de financement peut aller jusqu’à 20 000 €. Conditions : le porteur de projet doit prouver sa motivation et afficher une capacité à rembourser.

Le financement participatif : le crowfunding est un mécanisme de financement qui permet de récolter des fonds auprès d’un large public en vue de financer un projet créatif ou entrepreneurial. Ce financement peut prendre trois formes : un prêt, la souscription de titres de capital ou de créances émis par l’entreprise soutenue, un don ou une contribution qui peut donner lieu à une contrepartie. La généralisation de ce type de financement est importante donc certaines dérives peuvent exister. Les plateformes sont encadrées. «Elles doivent justifier d’un statut réglementé : conseiller en investissement participatif (CIP) ou prestataires de services d’investissement (PSI) agréé par l’ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution) pour la souscription de titres.»

Les incubateurs : ces structures d’appui à la création d’entreprise peuvent mettre en relation le porteur de projets avec des investisseurs désireux de participer au capital de l’entreprise. «La nature des incubateurs est diverse. Il peut s’agir de structures publiques ou privées, rattachées à des grandes écoles ou des collectivités locales, comme à des entreprises d’envergure.»

Les business angels : ces investisseurs premium s’intéressent principalement au porteur de projets à fort potentiel de croissance. D’après France Angels (la fédération nationale des business angels) : «les business angels, seuls ou à plusieurs, sont susceptibles de financer des investissements de 50 à 70 000 €. Généralement, ils demeurent minoritaires, à hauteur de 20 %, mais participent activement à la vie de l’entreprise et à la prise de décision.»

Les prêts interentreprises : depuis la loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques, les entreprises ont la possibilité d’être créancières ou débitrices les unes des autres. Les SARL et sociétés par actions peuvent aujourd’hui prêter des fonds à des micro-entreprises, PME ou ETI.

Médiation du crédit aux entreprises

Obtenir un prêt professionnel est parfois délicat et pas forcément pour des bonnes raisons. La médiation du crédit aux entreprises propose gratuitement une aide à toute entreprise rencontrant des difficultés de financement avec sa ou ses banques (refus de crédit, suppression de lignes de crédit existantes) ou un problème de baisse de niveau des garanties par un assureur-crédit.