Les portes ouvertes de l'Afpa en Moselle, passerelle vers une insertion concrète

Au centre de l’Afpa de Metz, l’équipe de l’établissement public était sur son 31, à l’occasion de la journée portes ouvertes. Même synchronisation en termes d’horaires que les centres de Thionville-Yutz et Saint-Avold. Quand la Covid-19 a imposé pléthore de séances en télétravail, en visioconférences et autres webinaires, ces pratiques adaptées en période d’urgence sanitaire ne sauraient remplacer le contact direct en tête à tête, l’interaction. C’était tout le sens de ce jeudi 22 septembre : donner à la manifestation toute sa primauté humaine et prendre le temps. Temps d’accueillir, de renseigner, d’évaluer savoir-faire et savoir-être. À Metz, les conseillers et formateurs de l’Afpa ont vu défiler un nombreux public. Même topo chez leurs partenaires présents : Pôle emploi, Mission locale du Pays Messin, École de la 2e Chance, Transitions Pro, Opco, ville de Metz, Engie…

Les solutions du rebond

Les personnes en quête de qualification, d’un nouveau projet professionnel, d’un contrat en alternance ont eu l’opportunité d’échanger avec formateurs et stagiaires, à l’exemple de cette ancienne commerçante ou cette employée dans le domaine pharmaceutique, ayant choisi la voie de la reconversion via l’Afpa. Lequel demeure un outil d’efficacité, de réactivité et d’adaptabilité dans les mutations du domaine du travail. Un outil qui donne l’entrée à une formation avec un emploi à la clé, car c’est bien ici la finalité d’une telle journée. Que chaque visiteur, trouve, une opportunité de rebond ou l’élan d’un nouveau projet professionnel. Pour cela, des dispositifs sont déployés et ont été explicités : Déclic pour l’action, Prépa-Compétences, Promo 16-18, Hope, PACE… Répondre à un maximum de questions de la part des professionnels mobilisés : telle était la gageure. Dans quels secteurs trouver des débouchés ? Peut-on réussir sans diplôme ? Comment rebondir avec un échec scolaire ? Comment bénéficier d’une formation ? Comment se reconvertir et changer de métier ? Quels sont les financements ? En la matière, le principe est simple. À partir d’une interrogation, esquisser une solution individualisée. Un simple contact, c’est souvent une porte vers un avenir professionnel renouvelé, parfois l’essence d’une vraie révélation.

L'exemple de Ferhat et Olivier

À Metz, une intervenante confiait : «La période que nous vivons amène beaucoup de personnes, salariées ou non, à reconsidérer leur optique professionnelle, le sens même du travail dans leur vie.» La quête de sens, voilà sans doute, ce que nombre de visiteurs étaient venus quérir. Le vécu, ce sont souvent les premiers concernés qui en parlent le mieux. Témoin de cet apanage, Olivier et Ferhat. Les méandres d’un parcours professionnel, avec ses moments de stabilité et de remise en cause, les ont fait bifurquer vers la formation de l’Afpa. Tous deux se disent ravis de leur virage. On le perçoit dans leurs mots, à l'évocation de leurs trajectoires. Le premier cité fut facteur durant 15 ans. Avec son collègue, il a rejoint la formation TBCC.

La formation TBCC 2022-2023 de l'Afpa Metz.

Derrière cet acronyme se dessine un cycle amenant au titre professionnel de Technicien du bâtiment communicant et connecté. Il entre dans les mutations de la branche de la construction et s'articule autour de la gestion technique du bâtiment. En mai prochain, le duo et leurs trois camarades de promotion ambitionneront de décrocher leur titre. L’Afpa est par ailleurs régulièrement mandatée par le ministère de l’Éducation nationale pour expérimenter des titres, qu'elle crée parfois elle-même, à partir de demandes spécifiques de la sphère entrepreneuriale. Comme celui de Développeur Intégrateur d’Applications Numériques pour l’Industrie - Information Industriel. L’objectif de cette formation ouvre les portes du futur en permettant l’interconnexion des équipements matériels et logiciel d’un atelier de production : réseau, cybersécurité, objets connectés et déployant une supervision globale d’un atelier entre algorithmique et base de données. Ils et elles sont sept hommes et femmes à avoir intégré ce cursus de dix mois.

L'épanouissement par un projet professionnel choisi... et aimé

De table en table, on perçoit chez les visiteurs des motivations diverses : changer de métier, monter en compétences. Des interrogations, des demandes relatives également au compte personnel de formation, aux moyens de recherche d’emploi, de réalisation d’un CV, d’un bilan de compétences, aux formations qualifiantes. L’alternance : cela reste, plus que jamais, le passeport de l’insertion professionnelle. Sous deux formes : le contrat de professionnalisation ou d’apprentissage. Elle représente 25 % des personnes formées à l’Afpa, avec un lien évident et permanent avec les entreprises. Il s’agit pour ces formations dispensées par l’Afpa d’être immédiatement opérationnelles afin d’accéder à un emploi en adéquation avec les besoins de ces entreprises. C’est une clé essentielle quand on connaît le nombre de métiers qui peinent à recruter, une pénurie de main-d’œuvre qui ralentit le développement de nombreuses TPE et PME locales. Même si ce n’est pas un tsunami social, que parler de Grande démission avec des accents étasuniens, il n’empêche, les démissions dans les entreprises hexagonales ont augmenté de 20 % depuis janvier, pour des raisons souvent très hétéroclites. La table de Transitions Pro Grand Est a accueilli quelques personnes venues se renseigner sur les possibilités offertes par l’organisme : Projet de Transition Professionnelle, dispositif démissionnaire, Transitions Collectives et la certification CléA (socle de connaissances et de compétences professionnelles). Déroulée dans la convivialité, constructive sur bien des plans, éclairante sans doute pour beaucoup dans leurs projets professionnels, la journée portes ouvertes de l’Afpa à Metz a rempli ses objectifs. Préparer les professionnels demain dans ses domaines porteurs, tels les transitions écologique, numérique, industrie innovante, et qualifier les professionnels d’aujourd’hui. En définitive, se situer au cœur d’un enjeu vital : solidifier l’employabilité. L’Afpa a été créé voilà plus de 70 ans. Il traverse les époques. Hier, comme maintenant, et bientôt demain, son ADN est cette adaptation permanente aux mutations du monde professionnel. Au terme de «valeur travail», fourre-tout, souvent utilisé à tout propos, on lui préférera celui d'«épanouissement» : trouver sa voie, l'aimer, être fier de son métier, du travail bien fait et de la reconnaissance que l'on peut en tirer... Quelque chose, au demeurant, d'infiniment humain, simplement...