Les Paniers de la mer : de l'insertion professionnelle à l'emploi
Ils sont 19, jeunes et moins jeunes aux parcours différents, à se rendre chaque matin au sein d’un hangar dans la zone portuaire de Boulogne-sur-Mer. Leur point commun ? La volonté de retrouver un emploi. Depuis 2002, l’association Les Paniers de la mer – un chantier d’insertion développé sur tout le territoire – récupère les invendus des criées du jour de Boulogne-sur-Mer, Fécamp, Cherbourg et Port-en-Bessin, ainsi que des dons issus d’entreprises locales. Une fois les poissons transformés en darnes, PAC ou filets par les mains expertes ou novices des salariés en insertion, puis congelés, direction les structures nationales d’aide alimentaire. Ainsi, en 2016, sur 90 tonnes de poisson destinées à la destruction, 53 tonnes ont été livrées à des organismes tels que les Restos du cœur, le Secours populaire ou encore le réseau d’épiceries solidaires. Distribution caritative, valorisation de la ressource, mais également lutte contre l’exclusion, l’association entend lutter sur différents fronts. «Les personnes ici travaillent toutes en CDDI 24 heures par semaine pour une durée de quelques mois à deux ans. Elles bénéficient d’un suivi personnalisé tout au long de leur formation. L’idée, c’est qu’elles puissent retrouver un travail à la sortie», indique Sophie Cazenave, la directrice.
Avec un taux de retour à l’emploi qui avoisine les 60%, Les Paniers de la mer fait figure de modèle pour le vice-président des Hauts-de-France délégué à la rénovation urbaine, au logement et à l’innovation numérique et sociale, Guillaume Delbar. «Pour une région qui a décidé depuis maintenant deux ans d’assumer à fond la bataille pour l’emploi, on a ici un exemple de structure modèle, s’enthousiasme l’élu. J’avais d’ailleurs rencontré tous les acteurs de l’ESS (économie sociale et solidaire) en début de mandat et j’avais été marqué par le dynamisme de cette structure. C’est une belle expérience qui mêle l’économique et le social, ainsi que de l’économie solidaire dans sa capacité à récupérer les invendus et ainsi éviter le gaspillage. Il y a également de beaux projets de développement.» Parmi ceux-ci, diversifier sa gamme en proposant d’autres produits que du poisson, ou celui de monter un restaurant. Des projets vite mis de côté pour des raisons financières. «L’enveloppe pour l’année 2018 ne changera pas alors que l’activité pourrait permettre d’avoir plus de postes», témoigne Sophie Cazenave. Une demande a d’ailleurs été faite auprès des financeurs pour embaucher quatre personnes supplémentaires, mais l’espoir est mince, pour ne pas dire inexistant.
Louis Caillier