Les nouveaux enjeux du microcrédit
Les Assises régionales du microcrédit se sont déroulées récemment à la Banque de France, en métropole lilloise, en présence de Sophie Elizeon, préfète déléguée à l’égalité des chances. Retour sur les principaux points évoqués.
Le microcrédit comme levier à l’insertion sociale et professionnelle. Tel est le credo de la Banque de France qui, à défaut d’être acteur, soutient les actions en faveur de l’inclusion bancaire des populations en situation d’instabilité financière. En 2013, elle a pris la présidence de l’Observatoire de l’inclusion bancaire qui identifie les grandes tendances bancaires. Si la France compte parmi les pays au taux de bancarisation le plus élevé, 500 000 Français ne le seraient toujours pas et 2,4 millions de clients seraient en situation de fragilité. À ce titre, Stéphane Latouche, directeur régional de la Banque de France, rappelle la procédure de droit au compte. «Lorsqu’un citoyen se voit refuser la création d’un compte, il peut se tourner vers la Banque de France qui va désigner un établissement de crédit, lequel sera tenu de lui offrir un service bancaire de base», explique-t-il.
Le microcrédit, un levier en besoin de visibilité
Le microcrédit représente au niveau national 1,36 milliard d’encours ; en région il est estimé à plus de 80 millions d’euros. La Banque de France espère atteindre deux milliards d’euros d’encours et a engagé en 2016 un processus de promotion du microcrédit avec la création, en janvier, du portail “Mes questions d’argent”. Elle souhaite par ailleurs apporter plus de visibilité au dispositif parmi les acteurs du secteur à l’occasion de tables rondes sur tout le territoire. La Banque de France a notamment intégré un kit de formation pour les travailleurs sociaux et mis en place un prix national des microcrédits professionnels et personnels afin de mettre en lumière des parcours de particuliers. Depuis 2016, 26 000 familles ont été accompagnées par l’établissement bancaire dans la région qui compte un taux de surendettement de 50% supérieur à la moyenne nationale.
“Il y a un droit au compte pour chaque citoyen”
Les associations au service des professionnels
«L’expertise en amont et l’accompagnement du bénéficiaire pendant la vie de son projet contribuent à obtenir des taux de pérennité des entreprises à trois ans, supérieurs à la moyenne observée», relate Béatrice Raoult-Texier, de la direction générale des services à l’économie et du réseau de la Banque de France. En effet, le taux de pérennité des entreprises disposant d’un microcrédit serait de 75% contre 66% pour les entreprises ayant bénéficié d’un crédit classique, pour des prêts allant jusqu’à 10 000 € en région Hauts-de-France. «Des entreprises qui peuvent être à terme créatrices d’emplois», résume Sophie Elizeon.
Plus d’informations sur : https://www.mesquestionsdargent.fr/