Immobilier et construction
Les métiers de l’immobilier à un carrefour stratégique
La digitalisation ouvre de nouvelles perspectives. Quelles évolutions ? Quels métiers émergents ? Quels recrutements ? Ce changement de paradigme semble être favorable aux professionnels, renforcés dans leurs missions cardinales. Les valeurs et l’historique de l’immobilier restent des fondations ancrées et solides.
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Avec la digitalisation, les nouveaux modes de consommation et les enjeux climatiques, de nouveaux métiers ou expertises ont fait leur apparition dans le secteur immobilier : data scientist, pilote de drones, spécialiste en réalité virtuelle, diagnostiqueur certifié DPE, gestionnaire d’actifs immobiliers… Une évolution plutôt qu’une révolution. Le secteur de l’immobilier fédère huit grandes familles : architecture, urbanisme et aménagement, commercialisation, construction, expertise et conseil, gestion de l’immobilier, ingénierie, investissement et financement, promotion immobilière. Le secteur compte aujourd’hui environ deux millions de salariés. Cela en fait la première filière française, représentant 11 % du PIB. L’ensemble des métiers recrutent avec 80 % de postes en CDI. Ce que confirme Olivier Dieudonné, président de la Fnaim Meurthe-et-Moselle, Meuse et Vosges : «Dans trois domaines essentiels que sont le syndic de copropriété, la comptabilité et l’administratif, la gestion locative. Les profils sont issus de cursus classiques. Les recruteurs sont attentifs au savoir-être. L’une des clés est la polyvalence. Nos métiers se spécialisent et s’apprennent à la pratique du terrain. On demande beaucoup d’adaptabilité, de comprendre leur environnement, les secteurs géographiques où ils opèrent. Cela demande tant une bonne résistance physique que mentale». C’est une certitude, l’immobilier demeure une valeur refuge, malgré les périodes de crise. Il est toujours l’investissement le plus prisé par les Français, devant l’assurance-vie, l’épargne sécurisée et les marchés financiers. Il a eu des débuts quelque peu timides dans son évolution digitale et depuis largement amorcé ce virage, de plus en plus connecté, ce qui permet d’élargir les horizons en offrant de nouvelles perspectives. En cela, il s’adapte à notre quotidien où tout doit être plus rapide, plus disponible, plus accessible.
Professionnels avérés et certifiés
La dimension digitale intervient dans la recherche de biens, la visite à distance, le process administratif. Devoir écumer les petites annonces sur les journaux, étudier ces dernières en vitrine des agences immobilières prend soudain un caractère passé. Plus de 90 % des recherches se font désormais en ligne, les annonces se sont modernisées, avec des visites virtuelles depuis son domicile, via la réalité virtuelle ou augmentée. Il est possible d’effectuer un état des lieux à distance, de signer un bail grâce à la signature électronique. Des start-up voient le jour et proposent d’intéressantes innovations. Tout cet environnement renforce l’attractivité du secteur. Dans cet univers digitalisé, certains se poseront le question. Quid de l’agent immobilier ? Les prédictions vont bon train. Mais il n’y a pas péril en la demeure. Deux tiers des transactions conclues sont confiés à un agent immobilier bien réel. «Les approches pyramidales qui ont vu les conseillers immobiliers indépendants croître ne sont pas un modèle défendu par la Fnaim. Il ne clarifie pas le secteur et souvent conduit à une précarité de ces conseillers. Mais, c’est aussi à nous de faire notre remise en question. Nous avons ainsi souvent laissé de côté les zones rurales. De toutes façons, c’est l’éthique et la transparence qui font la différence», poursuit Olivier Dieudonné. Le recours à un professionnel demeure un réflexe, une approche rassurante pour les futurs acquéreurs. Bien entendu, ces agents ont adapté leurs méthodes. Les nouvelles technologies les recentrent sur leur cœur de métier et permettent de donner plus de visibilité, de lisibilité à leur activité. En somme de se démarquer. Il n’est pas inutile de rappeler les trois professions les plus connues du secteur : l’agent immobilier, l’administrateur de biens et le syndic de copropriétés. Ces métiers sont réglementés, soumis à des heures de formation. Leurs professionnels sont obligatoirement titulaires d’une carte officielle délivrée par les CCI et renouvelée tous les trois ans via une formation continue loi ALUR. Deux modules sont incontournables : la déontologie et la lutte contre les discriminations. Olivier Dieudonné conclut : «En définitive, pour faire un bout de chemin dans l’immobilier, il faut aimer ce que l’on fait, être passionné. C’est valable ici comme ailleurs. Si on travaille par ennui autant faire autre chose.» Prospecter, vendre, louer un bien immobilier reste un acte éminemment d’interaction humaine
«La polyvalence, la connaissance du local, le sens de l’éthique et la transparence sont des incontournables pour évoluer dans l’immobilier.» Olivier Dieudonné, président de la Fnaim Meurthe-et-Moselle, Meuse et Vosges.