«Les maires sont en première ligne»
Régis Cauche, maire de Croix depuis 10 ans, s'efforce de participer à chaque édition du Congrès des maires du Nord. Pour lui, cette manifestation est surtout un moyen de faire remonter les messages et inquiétudes des maires au gouvernement.
La Gazette : À
l’approche des élections municipales de 2020, quel bilan tirez-vous
de vos deux mandats ?
Régis Cauche : Mon premier mandat a consisté à assainir la situation financière et à entretenir le patrimoine. Le second nous a permis de mettre en place un plan de référence urbain (PRU) pour redéfinir les grands projets et l’urbanisation à vingt ans. En plein cœur de la ville se trouve par exemple une friche importante ex-3 Suisses. C’est un acteur privé, Nodi, qui est en train de requalifier ces 95 000 m2 de construction (La Maillerie, ndlr). On parle de 1 000 logements, d’un hôtel, de deux maisons de retraite… J’ai, durant mes dix ans de mandat, gardé un volet économique très important. Les atouts de cette ville sont sa centralité par rapport à la Métropole et des axes de transport forts. J’ai capitalisé là-dessus et c’est comme ça que nous avons pu accueillir l’Edhec Business School, Decathlon ou encore OVH. La ville de Croix est par ailleurs la seule du territoire qui va bénéficier à court terme d’une station de V’Lille supplémentaire, puis de deux autres.
Qu’attendez-vous de la 64e
édition du Congrès des maires du Nord ?
J’essaie tous les ans de participer à ce congrès. Je suis également conseiller départemental depuis trois ans et conseiller délégué à la MEL. Le Nord est le premier département, après l’Île-de-France, de par son nombre d’habitants, ses indicateurs sociaux et de santé. C’est un territoire qui a beaucoup souffert, même si la Métropole a été un peu épargnée. J’ai la chance d’être un maire de la MEL. Mais je rencontre toutes les semaines des collègues de plus petites communes où les problèmes sont décuplés en matière d’entretien de voirie, d’assistance aux personnes fragiles, de chômage ou d’attractivité économique. J’attends de ce département qu’il garde cette vocation à rencontrer les maires et à échanger sur des sujets différents.
Quels messages souhaitez-vous faire
remonter à l’État ?
Les maires sont en première ligne de la crise que connaît le pays aujourd’hui. J’espère que Nicolas Lebas, président de l’Association des maires du Nord, pourra faire remonter ce message. Il faut rappeler à ce Gouvernement que les métropoles de province ne sont pas Paris. Le Congrès doit faire le constat que tout ce qui se passe avec les Gilets jaunes est un appel au secours de personnes en difficulté pour recréer une proximité. La politique de ces deux dernières années a été éloignée des réalités. Le Gouvernement n’avait pas assez d’expérience d’élus de proximité et a pris des décisions qui ont fragilisé ces derniers. L’objectif est donc de remonter au Gouvernement les inquiétudes des maires qui sont le dernier maillon encore crédible vis-à-vis de notre population.