Les îles pionnières préfigurent les dangers qui nous guettent

Véritables sentinelles de l’environnement, les petites îles du globe sont aujourd’hui aux avant-postes des grands défis planétaires. Qu’elles soient froides ou chaudes, proches ou éloignées, sur-habitées ou désertées, vierges ou dévastées, elles font face au réchauffement climatique, à la montée des eaux de l’océan, à l’érosion de leurs côtes, à la salinité de leurs eaux ou à la multiplication des cyclones. Pour accompagner son exposition temporaire Histoires d’îles, l’équipage du Centre national de la mer Nausicaà à Boulogne-sur-Mer a coédité avec l’aquarium Mare Nostrum à Montpellier un ouvrage militant «pour éviter le silence». Préfacé par la navigatrice Isabelle Autissier et richement illustré par le photographe du monde marin et sous-marin Alexis Rosenfeld, ce livre est signé par Philippe Vallette, océanographe, directeur de Nausicaà et coprésident du Réseau Océan mondial, et la scientifique Christine Causse, spécialisée dans l’environnement et le monde marin. 

Loin d’énumérer les catastrophes redoutées, le livre Iles pionnières penche résolument vers l’espoir, en rendant hommage aux insulaires à travers le monde. De la république de Nauru (9 000 habitants), perdue en plein Pacifique à 300 km de la terre la plus proche, à l’archipel de Palau qui possède un territoire maritime aussi vaste que celui de la France, des actions sont engagées pour préserver le patrimoine marin à long terme, développer des énergies propres et concevoir des modes de consommation plus durables… Autant d’initiatives dont les continentaux gagneraient à s’inspirer. Cent cinquante exemplaires de l’édition anglaise ont été expédiés aux Nations-Unies, à l’intention notamment des délégués des Etats insulaires.

Iles pionnières − Editions Actes Sud − 256 pages − 37 €.