Les Hauts-de-France : une région sinistrée

Suite au redécoupage territorial, l’Insee s’est intéressé à la nouvelle région des Hauts-de-France et présente un bilan économique mitigé de cette super-région qui pèse 7,3% de la richesse créée en France métropolitaine en 2013. Impactée par la mutation de son tissu productif avec une industrie en retrait et une croissance en berne depuis un quart de siècle, les Hauts-de-France doivent relever de nombreux défis.

La création des Hauts-de-France forme un nouvel ensemble territorial qui se distingue par un PIB élevé de près de 150 milliards d’euros, avec le Nord − Pas-de-Calais qui contribue à hauteur de 70% à la richesse de cette nouvelle région (102 milliards d’euros). Néanmoins, cette région industrielle voit le poids de ce secteur faiblir tant en termes de création de richesse que d’emplois. Ainsi l’industrie ne représente plus que 17% de la valeur ajoutée en 2013 contre 28% en 1990. La reconversion du tissu économique se traduit depuis 25 ans par une croissance économique régionale inférieure à la moyenne nationale, autour de 1% par an contre 1,3% pour la France, avec un Nord − Pas-de-Calais légèrement plus dynamique que la Picardie.

Une économie en mutation. Si le poids de l’industrie tend à se réduire depuis un quart de siècle, ce déclin s’est fortement accentué ces dernières années. «La valeur ajoutée dégagée par le secteur industriel a fortement chuté en Nord −Pas-de-Calais − Picardie depuis la crise de 2008 : -2,3% contre -0,5% au niveau métropolitain», constate l’Insee. Toutefois, l’industrie résiste mieux en Picardie avec 19% de la richesse créée et certains secteurs industriels sont encore très bien implantés dans la région comme l’industrie chimique, la production de caoutchouc, la métallurgie ou l’industrie agroalimentaire. Le recul de l’industrie est compensé par la part de plus en plus importante du tertiaire qui représente en 2013 les trois quarts de la valeur ajoutée, avec une surreprésentation du tertiaire non marchand (28% contre 25% en Province). «La santé et l’enseignement regroupent 9% des emplois nationaux dans ces secteurs. La région présente la plus forte proportion d’emplois dédiés au tertiaire non marchand, derrière la Corse, avec 35% de l’emploi total», précise l’Insee. En conséquence de cette composition du tissu économique, la région présente une productivité du travail inférieure à la moyenne nationale et un PIB par habitant le plus faible de France avec 25 200 euros.

Des signes encourageants. Sur le front de l’emploi, la région se classe en dernière position en France avec seulement 36 emplois pour 100 habitants. Néanmoins, depuis 25 ans, la densité d’emploi a fortement progressé grâce en partie à la forte progression du taux d’activité féminin : +16% sur la période 1990-2013, soit trois point de plus que la moyenne métropolitaine. Autre atout de la région, sa structure démographique relativement jeune est favorable au dynamisme économique, à condition que le marché du travail ne soit pas trop dégradé.