«Les Hauts-de-France sont plutôt bien positionnés»
In Extenso Finance & Transmission a présenté, dans ses bureaux de Lille, une étude concernant les cessions et acquisitions de PME en France.
Celle-ci se base sur un panel de 562 cessions valorisées entre 1 et 50 millions d’euros, et réalisées entre le 1er janvier 2017 et le 30 juin 2018. Franck Lamotte et Marc Sabaté, respectivement responsable régional et directeur général d’In Extenso Finance & Transmission, ont commenté ces chiffres avec un focus régional.
La Gazette : Pourquoi avoir souhaité réaliser ce panorama ?
D’abord, nous avons voulu ce panorama dans une logique très régionale : comportement, fonctionnalité, origine des deals et des opérations, ou encore différences entre les régions. Ensuite, nous sommes sur un marché où les opérations sont nombreuses, mais confidentielles, et il existe très peu de données statistiques précises. Nous avons quantifié un premier stock d’opérations entre le 1er janvier 2017 et le 30 juin 2018, sachant que pour les futures publications, nous irons de six mois en six mois. La plupart des études qu’on trouve sur le marché représentent soit le marché de la TPE, soit le marché des plus grandes entreprises.
Comment a-t-il été réalisé ?
562 cessions sur 18 mois, ça peut paraître peu, mais l’ensemble de la profession ne communique pas forcément sur ce qui est fait. On sait aussi qu’il y a un marché caché. Mais, néanmoins, ces 562 transactions répertoriées, compte tenu du volume de transactions annuelles qui se situerait autour de 3 500 transactions, signifient qu’on a travaillé à peu près sur 15% du marché. Les régions représentent 60% des opérations du panel, Paris représentant 16%, tandis que l’Ile-de-France, 24%. Les Hauts-de-France sont plutôt bien positionnés avec 32 opérations, mais la première en termes d’activité reste la région Auvergne-Rhône-Alpes (64 opérations).
Que pouvez-vous expliquer
avec ces chiffres ?
Si on rentre un peu plus dans le détail des profils des vendeurs et des acquéreurs, au niveau national, 55% des vendeurs sont des personnes physiques, familles, fondateurs, managers. Le marché de la transmission, dans cette catégorie, reste un marché animé par les propriétaires. Côté acquéreurs, la plupart des opérations sont faites par des sociétés, et 16% de ces reprises sont réalisées par des sociétés cotées en Bourse. Les fonds d’investissement, quant à eux, représentent 38%. Concernant l’origine géographique des acquéreurs, 84% des acteurs sont français. Le reste se répartit à parts égales entre l’Europe zone euro et hors zone euro et le reste du monde.
Et dans les Hauts-de-France ?
Dans les Hauts-de-France, 60% des vendeurs sont des personnes physiques. On voit bien le rôle prépondérant du dirigeant-propriétaire. 50% des transactions sont faites sur la tranche la plus faible entre 1 et 5 millions d’euros, et les acquéreurs, eux, ont plutôt un profil société non cotée. Est-ce le signe de l’histoire d’un capitalisme familial historique ? Il y a une tradition, mais il faudra voir sur la durée.