Les futurs ténors du barreaulillois récompensés !

Le 27 janvier, a eu lieu le concours de la Conférence du jeune barreau de Lille. Emotion, humour et effets de manche étaient au rendez-vous !

Le bâtonnier Emmanuel Masson, entouré de Mathieu Masse 1er secrétaire (à sa gauche), Thibaud Lemaître, 2e secrétaire (premier à sa droite), et Laura Campisano, 3e secrétaire (seconde à sa droite).
Le bâtonnier Emmanuel Masson, entouré de Mathieu Masse 1er secrétaire (à sa gauche), Thibaud Lemaître, 2e secrétaire (premier à sa droite), et Laura Campisano, 3e secrétaire (seconde à sa droite).

 

Le bâtonnier Emmanuel Masson, entouré de Mathieu Masse 1er secrétaire (à sa gauche), Thibaud Lemaître, 2e secrétaire (premier à sa droite), et Laura Campisano, 3e secrétaire (seconde à sa droite).

Le bâtonnier Emmanuel Masson, entouré de Mathieu Masse 1er secrétaire (à sa gauche), Thibaud Lemaître, 2e secrétaire (premier à sa droite), et Laura Campisano, 3e secrétaire (seconde à sa droite).

Ils étaient treize : treize jeunes avocats du barreau de Lille, âgés de moins de 35 ans, avec moins de sept ans d’ancienneté et un goût certain pour l’éloquence – “l’art, le talent de convaincre, d’émouvoir par la parole” selon la définition du Petit Larousse. C’est la première fois depuis 1870, date de création du concours, qu’ils sont aussi nombreux. Les sujets étaient connus depuis décembre mais nombreux sont ceux qui ont planché dessus une ou deux semaines avant la prestation. Ils pouvaient choisir entre trois sujets : “Je devais être fusillé ce matin à 6h. Mais, comme j’avais un bon avocat, le peloton n’arrivera qu’à 6h30” de Woody Allen ; “N’ayant que la vérité à dire, je n’ai pas pris d’avocat” ; “La justice, cette forme endimanchée de la vengeance” de Stephen Hecquet. Concrètement, les jeunes avocats lillois se sont présentés devant les membres du Conseil de l’ordre et les lauréats des concours précédents et ont plaidé en robe, sur un sujet pendant 20 à 25 minutes. Chacun possédait une totale liberté sur la façon de traiter le sujet choisi. Le jury a pu juger l’éloquence, la forme du discours plus que le fond. L’essentiel est d’allier persuasion, humour et séduction de l’auditoire. Le timbre de la voix, la capacité à se dégager de ses notes et à circuler devant l’assistance ont aussi toute leur importance. “Ils sont en tout cas très courageux de se présenter et d’être jugés par leurs pairs”, a lancé le bâtonnier lillois Emmanuel Masson, avant le début de la première prestation.

Références philosophiques. Certains candidats reviennent pour la seconde fois, sont issus de cabinets de droit pénal mais aussi de droit des affaires. “On participe à ce concours pour le challenge. C’est l’occasion de sortir du cadre habituel du tribunal et d’être libre de sa parole”, explique Vincent Troen, un des candidats. Cet exercice oratoire n’a lieu que tous les deux ans. Il est régulièrement organisé dans de nombreux barreaux et est très prisé par les étudiants en droit qui, souvent, viennent découvrir la profession. Ils étaient d’ailleurs nombreux dans la salle d’audience du tribunal de grande instance de Lille, ce 27 janvier, aux côtés de la famille, des confrères amis ou associés des candidats. Durant tout l’après-midi, les prestations se sont enchaînées. A partir d’un des thèmes choisis, avec ou sans notes, les candidats partageaient des réflexions sur la vérité, la justice, la magistrature, en s’inspirant de contentieux réels ou imaginés. On a pu ainsi entendre : “croire en la justice est un pare-feu à la justice humaine” ou “la vérité d’un homme n’est pas forcément la vérité des juges”… Régulièrement, des références littéraires ou philosophiques étaient évoquées.

Trois gagnants. L’année 2012 a été en tout cas un cru exceptionnel : trois lauréats – Mathieu Masse 1er secrétaire, Thibaud Lemaître 2e secrétaire, et Laura Campisano, 3e secrétaire – ont été primés alors que généralement, ne sont distingués qu’un ou deux avocats. Ils obtiennent ainsi le titre de secrétaire de la Conférence du jeune barreau. En cette qualité, ils prononceront un discours lors de la rentrée solennelle du barreau de Lille en septembre 2012. En outre, ils seront commis d’office par priorité dans les procès de cour d’assises. Devenir secrétaire de la Conférence n’est pas toujours simple. C’est souvent une année en demi-teinte, durant laquelle l’avocat passe beaucoup de temps à l’extérieur : visite des clients en prison, beaucoup d’interrogatoires… Cela devient plus compliqué pour faire tourner son cabinet. Mais le statut de secrétaire de la Conférence reste prestigieux. Au-delà du fait de rentrer dans un cercle d’élus, la Conférence a la réputation d’offrir aux avocats une formation accélérée en plaidoirie et technique pénale, utile aussi bien pour le conseil que le contentieux. Une manière de distinguer les futurs ténors de demain.