Formation

Les étudiants du lycée des métiers d’art de Saint-Quentin investissent le Familistère de Guise

Les élèves du lycée des métiers d’art de Saint-Quentin fabriquent du mobilier pour le Familistère de Guise. Au sein de l’établissement, tout le monde prend ce projet professionnalisant très à cœur.

Élèves et professeurs ont commencé par réaliser des maquettes et des plans à échelle. ©Aletheia Press/ L.Péron
Élèves et professeurs ont commencé par réaliser des maquettes et des plans à échelle. ©Aletheia Press/ L.Péron

Mathéo, Maxime et Louis, font partie des 140 étudiants du lycée des métiers d’art de Saint-Quentin, qui participent à la création de mobilier pour le Familistère de Guise. D’ici mars 2024, l’ensemble de leurs créations va rejoindre trois appartements en rénovation de l’entité touristique, qui accueille des artistes en résidence. « Au total, nous devons concevoir deux banquettes, 15 bancs, trois tables, un coin lecture et une passerelle cuisine », liste Nicolas Grenaut, le professeur qui accompagne les élèves dans ce projet.

Monter en compétences

Ce projet, qui fédère aussi bien les élèves des métiers du bois que du tissu, est professionnalisant. « Nous n’avons pas carte blanche. Pour la conception et la fabrication, des contraintes nous ont été données. Le mobilier a été dessiné par Matali Crasset, une designer », précise Nicolas Grenaut. Les élèves doivent ainsi mobiliser l’ensemble des connaissances et des compétences acquises afin de réaliser les meubles dans le respect des consignes de la designer. « Ils avancent en totale autonomie. Nous, les professeurs, nous sommes là pour répondre à leurs questions et réaliser quelques vérifications », assure Nicolas Grenaut.

Les élèves prennent ce projet très à cœur, d’autant qu’il compte dans la notation. « En ce moment, avec trois autres élèves, j’ai en charge la conception et la fabrication du coin lecture, que nous appelons micro-architecture, explique Mathéo, étudiant en DNMADE 1. J’ai 15 heures d’autonomie dans ma semaine, qui me servent à avancer sur ce projet. J’ai à ma charge un néophyte que je dois guider et à qui je dois donner des tâches. » Ainsi, l’étudiant développe son autonomie, forge son esprit d’équipe et apprend à guider une équipe.

« Les uns travaillent leurs expériences professionnelles, quand les autres montent en compétences » assure le professeur. Ce projet, insufflé par le Familistère de Guise et Matali Crasset, favorise aussi la communication avec les clients et la prise de décisions. Des qualités essentielles aux étudiants, qui seront un jour entrepreneurs ou salariés en entreprise. « Nous devons répondre à la demande de Matali, nous l’avons rencontrée à plusieurs reprises et nous avons échangé avec elle. Si nous refaisons des plans et que nous voulons modifier quelque chose, forcément nous devons lui faire valider », poursuit Louis, lui aussi étudiant en DNMADE 1.

L’ensemble des élèves des filière bois et tissu ont été impliqués dans le projet. ©Aletheia Press / L.Péron

Devenir polyvalent

Les étudiants découvrent les réalités du monde du travail. « Ce n’est pas toujours évident de travailler en équipe ou de reprendre un travail déjà entamé. J’ai été inclus au projet de la passerelle cuisine cette année, alors que l’année dernière, je participais à la réalisation des bancs. Dans la construction, il y a plusieurs détails que je n’aurais pas faits comme mes camarades, mais je me suis adapté pour prendre le relais », assure Maxime, élève en DNMADE 1 également. En entreprise, la polyvalence est un atout, les élèves le comprennent.

Ce n’est pas la première collaboration qui voit le jour entre le lycée des métiers d’art et le Familistère de Guise. « Nous avons déjà réalisé pour eux un meuble d’exposition et un meuble rétractable qui peut se transporter sur les salons », liste Nicolas Grenaut. Toutefois, c’est le premier projet d’une telle ampleur. « Ils ont l’air satisfait de notre travail. Nous espérons que d’autres belles expériences nous attendent », conclut Louis, étudiant en DNMADE 1.