Développement
Les Établissements Malterre accompagnent l’Esat Picardie Ateliers dans la création d’une activité textile
L’engouement pour le made in France profite pleinement aux Établissements Malterre, spécialiste du tricotage. Après l’installation de l’atelier de confection Fany Style à proximité du site, ce récent pôle textile doit s’enrichir, à la rentrée, d’un service de lavage de tissu installé au sein de l’Esat Picardie Ateliers, à Amiens.
En 2012, lorsqu’il répond à une demande de la Gentle Factory, à l’époque laboratoire du made in France de la centrale d’achat Happy Chic – Brice, Bizbee…-, Laurent Malterre sent qu’il se passe quelque chose. « C’était les premiers signes d’un regain d’intérêt pour la fabrication textile française. Aujourd’hui, c’est un raz-de-marée », se félicite l’entrepreneur qui est sollicité quotidiennement pour de nouveaux projets.
La crise sanitaire : un accélérateur
« Comme pour beaucoup de secteurs, la crise sanitaire a été un accélérateur. Il y a à présent une vraie volonté de recréer une activité textile en France. C’est une opportunité pour nous et pour les entreprises locales », souligne-t-il. Après l’installation d’un atelier de confection porté par Fany Style aux abords du site de tricotage, Laurent Malterre a souhaité aller plus loin en développant des services pour créer un véritable « pôle textile » sur le territoire.
Avec l’Esat Adapei Picardie Ateliers, implanté à Amiens, ils ont imaginé la création d’une petite usine de lavage de tissus. « Après avoir lancé une blanchisserie en 2013, nous étions à la recherche de nouveaux débouchés, ce projet nous a semblé très cohérent », sourit Éric Lallet, directeur de la structure.
Les Établissement Malterre ont fourni cinq machines à l’Esat qui a également fait rapatrier du matériel d’Espagne et du Portugal. « Nous avons commencé les premiers essais. Nous attendons le changement d’un moteur de l’une des machines pour poursuivre notre mise en route. Nous devrions être prêts à débuter en septembre », ajoute Éric Lallet.
Des gestes techniques
Pour commencer, cinq personnes auront la charge de cette activité et seront encadrées par une monitrice d’atelier. « Ce sont elles qui ont souhaité se positionner sur ce service, il y a des gestes techniques à apprendre et il faudra qu’elles soient polyvalentes. Pour le moment, nous misons sur le lavage d’une dizaine de rouleaux de tissus par jour avec comme ambition de monter à cinquante », détaille Éric Lallet.
En plus des Établissement Malterre, l’Esat a noué un contact avec les Bâtiment de France pour le traitement de velours. Dans cette aventure, Picardie Ateliers a aussi pu compter sur le soutien d’Yves Benoît. « Nous avons eu la chance de bénéficier de son expertise en matière de mécanique. Il connaît parfaitement les machines, c’est une aide très précieuse », note le directeur. Dans un second temps, Picardie Ateliers pourrait s’intéresser à la teinture textile.
Le tricotage de lin, un nouveau marché
« L’année dernière, nous avons commencé à tricoter du lin à la demande de l’un de nos clients, Le t-shirt propre pour qui nous faisions habituellement du coton bio. C’est un petit défi puisque, techniquement, il y a des ajustements à faire », raconte Laurent Malterre.
Si la France est l’un des leaders mondiaux de la production de lin, 90% des fibres sont habituellement exportées vers l’Asie pour y être transformées. Mais la filière est en train d’évoluer et porte aujourd’hui un projet de relocalisation des savoir-faire, comme le géant nordiste Safilin, filateur industriel de fils de lin et de chanvre, implanté en France et en Pologne.
« Ils ont annoncé la création d’une filature à Béthune », explique Laurent Malterre qui s’est adressé à eux pour sa nouvelle activité de tricotage. Comme le coton, le lin tricoté a besoin d’être lavé. Une opération qui pourrait à terme en partie se faire également à l’Esat Picardie Ateliers.