Les établissement en attente de demandes de crédits

Les établissements bancaires sont prêteurs, mais la demande de crédits, tant d’investissement que de trésorerie, est globalement atone. Les banques de la région sont sur le pied de guerre pour aider les chefs d’entreprise et l’économie régionale.

François Macé acceuillait Marie-Anne Barbat-Layani.
François Macé acceuillait Marie-Anne Barbat-Layani.
D.R.

François Macé accueillait Marie-Anne Barbat-Layani.

 «Il ne faut pas que les chefs d’entreprise hésitent à venir demander un crédit dans leurs banques. Evidemment, il faut que le projet tienne la route, que la situation de l’entreprise le permette. Mais assez globalement et très majoritairement, la réponse va être positive», tel est le message principal qu’a fait passer Marie-Ange Barbat-Layani, directrice générale de la Fédération bancaire française (FBF) venue assister le 6 juin 2014 à la Cité des échanges de Marcq-en-Barœul à l’assemblée générale du Comité des banques Nord-Pas-de-Calais que préside actuellement François Macé, directeur général du Crédit agricole Nord de France.

En tenant cette assemblée générale, le secteur bancaire régional, par la voix de son président, tenait à rappeler que «plus que jamais, il est mobilisé pour financer l’économie qui reste le cœur de notre métier, (qu’il) est bien un réseau de banques engagées dans le financement de l’économie régionale (et que) toutes ses équipes sont mobilisées en permanence dans des problématiques de conseil et d’assistance». Ce fut aussi l’occasion de rappeler le poids du secteur dans la région : 1 470 agences, 16 000 salariés, 1 300 recrutements en 2013, 79,4 Mds€ d’encours de crédit, en augmentation de 0,5% sur un an, dont 46,4 de crédits à l’habitat et 30,3 de crédits aux entreprises, et 70,7 Mds€ de dépôts collectés.

Si au cours de cette assemblée générale ont été évoqués les sujets réglementaires qui peuvent surcontraindre le secteur − les sujets de l’emploi avec 24 000 recrutements en 2013 et 10 000 personnes en alternance, de la sécurité des paiements et du passage au Sepa le 1er août 2014 −, celui du financement de l’économie a été largement traité devant un parterre d’acteurs économiques régionaux, CCI, Chambre de métiers, MEDEF, CGPME, pour faire le constat que «les banques prêtent et financent très massivement». Pour preuve, les 1 000 Mds d’encours de crédit aux particuliers à fin avril 2014 atteints pour la première fois, les 819 de crédits aux entreprises à fin mars avec 200 Mds de crédits nouveaux «avec des taux parmi les plus bas en Europe», le +0,2% du taux de croissance annuel des crédits aux entreprises quand l’Allemagne affiche -0,2, l’Italie -4,7, l’Espagne -10% et la zone Euro -3%. Des taux qui expliquent la décision de la BCE de baisser ses taux quand bien même «il n’est pas besoin de relancer le crédit en France, ni en termes de volumes, ni en termes de taux».

«On a malheureusement une demande extrêmement peu dynamique et atone», a indiqué Marie-Anne Barbat-Layani, confortée par François Macé, préoccupé par les carnets de commandes de plus en plus courts, le tassement des crédits de trésorerie et la faiblesse des investissements locaux. «L’activité a été dure en 2012, elle a recommencé à frémir en mai 2013. Le second semestre 2013 a été excellent. On sent un petit peu de reprise de la demande, mais c’est encore trop tôt pour se prononcer sur ce que sera 2014. Il faut au moins qu’à fin juillet on ait une belle embellie de la demande. Si elle n’est pas là, ce sera atone comme en 2012.»