«Les entreprises s’engagent» pour l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap
En France, 2,7 millions de personnes en situation de handicap sont en âge de travailler. Mais leur accès à l’emploi reste une problématique majeure. Le collectif «Les entreprises s'engagent» organisait un webinaire sur cette question le 5 mai.
Ce n'est pas parce qu'on est porteur d'un handicap qu'on ne peut pas travailler... Pourtant l'accès à l'emploi reste compliqué pour les 2,7 millions de personnes concernées en France. Et même une fois l'embauche confirmée, l’intégration n’est pas toujours simple pour des personnes en situation de handicap qui sont pour la plupart étiquetées dès leur entrée en entreprise. Pourtant, par «le fait d’être handicapé, on comprend certaines choses, on a un regard différent», a constate Jean-François Chireux, délégué régional adjoint de l’Agefiph (l'Association de gestion du fonds pour l'insertion des personnes handicapées ) en Picardie, à l'occasion d'un webinaire organisé par le réseau "Les entreprises s'engagent".
Des structures qui soutiennent la cause
Lancé en 2019 par le président de la République Emmanuel Macron, ce réseau affirme le rôle majeur que doit jouer le tissu entrepreneurial dans la construction d’une société plus inclusive. Son objectif est de déployer une économie plus solidaire, locale et durable. «C’est un dispositif qui contribue à favoriser l’embauche en alternance, les stages de troisième, le recrutement, l’insertion professionnelle, mais aussi et surtout l’accompagnement des personnes handicapées», explique Didier Fabre, secrétaire général de la CPME Hauts-de-France.
Aussi, le réseau promeut les différents acteurs et dispositifs qui soutiennent les chefs d’entreprise dans cette démarche. Dans les Hauts-de-France, les structures Agefiph, Cap emploi, Les Alençons, Cap intérim, ainsi que le Geiq Emploi et Handicap se mobilisent et mettent en place des aides. «Notre objectif, c’est vraiment que les personnes candidates trouvent un emploi pérenne», assure Sébastien Martin, chargé de développement RH du secteur Picardie au Geiq Emploi et Handicap.
«Il faut que les personnes présentes dans l’entreprise aient cette sensibilité autour du handicap, un regard décentré», complète le directeur de l’association Les Alençons, Luc Houppermans. «Nous nous engageons avec l’Esat [établissement et service d’aide au travail] à faire un suivi sur le long terme. Cela apporte aussi bien des avantages à l’entreprise qu’à la personne en situation de handicap.»
Se sentir soutenu dans son parcours
«Grâce au Geiq Emploi et Handicap, j’ai été recruté, j’ai passé une série d’entretiens avec la Caisse d’épargne avant d’être intégré en agence», atteste Romain Warluzelle qui a été suivi dans le cadre d’une alternance, puis d’un contrat Prodiat. «Les inscriptions auprès du CFPB [Centre de formation des professions bancaires] ont été effectuées par le Geiq. J’ai véritablement été aidé durant toute cette période.» Il ajoute : «Même parfois, dans les moments de doute, se sentir soutenu dans son parcours, ça fait du bien.»
Un fidèle accompagnement humain dont témoigne Romain Warluzelle qui a été suivi et épaulé par le Geiq Emploi et Handicap qui compte aujourd’hui plus de 130 entreprises adhérentes et connaît une augmentation de 13% par an de ses adhérents. «Pour un coût de 76 € HT à l’année, les entreprises qui sont membre du Geiq bénéficient en plus d’un service au niveau de la formation, l’administration, mais aussi l’intégration... détaille Sébastien Martin. On se veut facilitateur autant pour les entreprises que pour les candidats.» D’ailleurs, en 2019, 79% des personnes embauchées par le Geiq ont été confirmées à l’issue de leur contrat.