Les entreprises, levier de la mobilité de leurs salariés en quête de solutions économiques et écologiques

Après deux années marquées par la crise sanitaire, le changement de process dans le mode de fonctionnement des entreprises, l’essor du travail, les salariés ont été partagés entre leur quête de confort et de flexibilité, la nécessité de réduire leur empreinte environnementale, le contexte économique en forme de Ying et Yang, une réglementation incitative et le développement de nouveaux modes de déplacement (covoiturage, transports doux). Il a fallu également composer avec une hausse des prix des carburants à la pompe. Se profile aussi la décision des eurodéputés d’interdire la vente de véhicules neufs à motorisation thermique à horizon 2035. Tous ces facteurs combinés amènent non pas à un glissement de paradigme, mais à une révolution, douce pour l’heure, laquelle va s’accentuer, au carrefour des aspirations citoyennes et des obligations réglementaires.

Les remboursements des frais de transports

Dans ce contexte à la fois complexe, incertain et volatil, le rôle des entreprises dans la mobilité de leurs collaborateurs est de plus en plus importante. Il s’avère être un levier décisif pour une mobilité verte. Il ressort de l’enquête réalisée par Alphabet France que 59 % des salariés bénéficient de solutions de mobilité via leur entreprise. En tête de ce tableau : le remboursement des transports en commun, celui des frais kilométriques. Sur une palette de solutions, les avantages cités sont essentiellement une économie financière. Le confort et le bien-être, la diminution du temps de trajet et le gain en temps en découlant, la diminution du stress et l’apport de sérénité, le sentiment de contribuer à réduire la pollution sont des facteurs évoqués. À noter que le vecteur économie financière est en hausse notable quant à la même enquête déroulée en 2020 (52 % en 2022 contre 43 % deux ans auparavant). Rien d’étonnant dans un paysage inflationniste où les budgets des ménages se tendent. 13 % des actifs qui ont des solutions de mobilité via leur entreprise précisent disposer d’un véhicule de fonction ou de service mis à leur disposition par leur employeur, de façon permanente ou ponctuellement, via l’autopartage. 20 % bénéficient d’un remboursement des frais kilométriques, au réel ou forfaitaire. Le remboursement des frais kilométriques reste néanmoins la seconde solution proposée par les entreprises et utilisée par les travailleurs pour accompagner leur mobilité, mais aussi la plus souhaitée : 38 % des personnes interrogées aimeraient que leur entreprise propose cette solution ou qu’elle continue à la proposer.

Des solutions alternatives au tout-voiture

Un résultat qui confirme la préférence des actifs français pour les déplacements en voiture, ou tout au moins leur nécessité : 28 % ont déjà pratiqué ou pratiquent le covoiturage dans le cadre de leurs déplacements domicile-travail. 44 % des non-pratiquants se montrent intéressés par cette pratique. 6 % utilisent actuellement, grâce à leur entreprise, un système de mise en relation entre salariés effectuant le même trajet permettant de pratiquer le covoiturage. L’intérêt pour les bornes de recharge des voitures électriques sur le lieu de travail est en hausse légère mais constante depuis 2020. Les utilisateurs sont désormais 7 % et cette solution est souhaitée par 12 % des répondants (10 % en 2021). De même pour les bornes de recharge pour vélos à assistance électrique, utilisées par 4 % des sondés cette année, contre 2 % les deux dernières années. Les espaces de stationnement pour deux-roues connaissent également une croissance importante : 16 % des sondés ont désormais accès à ces espaces pour les vélos et 12 % pour les deux et trois-roues motorisés. 24 % des sondés dont l’entreprise propose au moins une solution de mobilité bénéficient du remboursement des titres de transports en commun, partiel ou intégral. Comme les années précédentes, il s’agit de la première solution proposée par les entreprises et utilisée par les travailleurs pour accompagner leur mobilité. Enfin, on note que si seulement 6 % des sondés affirment aujourd’hui bénéficier d’un budget ou d’un forfait mobilité, ils sont 23 % à souhaiter en y avoir accès.