Les entreprises du Vimeu recrutent

Il y a des postes à pourvoir dans le Vimeu. Le 16 avril, Pôle emploi organise un forum de l’emploi dans l’industrie au Tréport. En attendant, des chefs d’entreprises se sont retrouvés autour d’une table ronde pour évoquer leur vécu et leurs besoins.

Des postes sont à pourvoir dans l’industrie picarde.
Des postes sont à pourvoir dans l’industrie picarde.
Des postes sont à pourvoir dans l’industrie picarde.

Des postes sont à pourvoir dans l’industrie picarde.

Une table ronde vient d’être organisée à la chambre de commerce et d’industrie Littoral normand-picard à Abbeville, sur le thème des “métiers qui sont recherchés par nos entreprises régionales”. Plusieurs chefs d’entreprises du Vimeu sont ainsi venus présenter leurs entreprises et leurs besoins en termes de recrutement, devant notamment Nicole Klein, préfète de région picarde.

Bernard Martel, le président de la chambre, a rappelé que l’industrie représente un tiers de l’activité économique et 50% des emplois dans la région. « Ce sont des emplois d’avenir. Les jeunes en ont-ils conscience ? La plupart l’ignorent ou gardent des clichés obsolètes », estime-t-il.

70 millions d’euros d’investissements
En septembre prochain, le premier flacon de pharmacie sortira de la future entreprise du groupe SGD à Saint-Quentin-Lamotte. SGD est le leader mondial du flacon de luxe. Le groupe ambitionne de faire de cette nouvelle entreprise de 300 salariés, dont l’investissement est de 70 millions d’euros, son fleuron. Un million de flacons sortiront chaque jour. Le groupe peut compter sur ses salariés. « La main-d’œuvre travaille de génération en génération sur le site de Mers-les-Bains », explique Christophe Rogier, le directeur du futur site de Saint-Ouen. Depuis septembre, l’entreprise cherchait sept électriciens. Il y a encore quatre postes à pourvoir. Au total, une quarantaine d’emplois sont libres dans divers secteurs. De son côté, l’entreprise Delabie est leader européen de la robinetterie de collectivité. Son site de Friville- Escarbotin emploie 250 personnes. Marketing, ingénierie, mécanique, recherche et développement, les opportunités ne manquent pas. Toutefois, Patrick Delabie peine à trouver du personnel qualifié et à recruter.

« Faire des plans séduction »
« Il y a une érosion des niveaux. BTS en alternance, c’est relativement pénible pour trouver le niveau qui correspond à nos besoins. C’est moins vrai pour les ingénieurs. Je suis contre le débauchage dans les entreprises du Vimeu. Il faut aller plus loin. Faire des plans séduction à destination des familles, comme par exemple les inviter pour un week-end. Pour les non-cadres, il y a eu un problème de motivation », explique Patrick Delabie.

De son côté, Patrick Davergne, qui dirige la fonderie du même nom à Feuquières-en-Vimeu, a piqué une bonne colère : « Il y a beaucoup de chômeurs, mais je ne sais pas où ils sont ! Nous comptons 105 salariés et une trentaine d’intérimaires : 25% des intérimaires ne reviennent pas. J’ai l’impression qu’ils gagnent plus que ceux qui travaillent. Les écoles, ça ferme. Des CAP et des BEP, on n’en trouve plus. En alternance, c’est trop compliqué. Les écoles forment à côté de la plaque, alors on prend ce qu’il y a. Est-ce que Pôle emploi ne fait pas son boulot ? Les boîtes d’intérim ? »

De son côté, Kiyenika Mayindu, de Pôle emploi, a évoqué le succès des actions de formation préalables au recrutement, qui déboucheraient sur près de 79% d’embauches en Picardie.

Christophe de Faulereau, de Pôle emploi à Friville-Escarbotin, a annoncé un forum de l’emploi dans l’industrie le 16 avril prochain, salle Serge-Reggiani au Tréport. Domi- nique Leprêtre, responsable de la formation et de l’apprentissage au conseil régional, a indiqué que suite à une demande d’une autre entreprise, un bac pro de pilote de ligne de production allait être créé à la rentrée.

« Il est difficile d’entendre dire que les personnes qui sortent de formation ne sont pas adaptées », a-t-il confié, avant de rappeler le succès des for mations de maintenance éolienne qui débouchent sur 100% de recrutements.

« On est tous dans la même galère, le même bateau. Nous sommes tous ensemble dans l’emploi », a souligné la préfète, Nicole Klein, avant de conclure par le slogan de la Favi d’Hallencourt : « Il n’y a pas de performance sans bonheur. Il n’y a pas de bonheur sans performance. »