Les entreprises du paysage en assemblée générale

L’assemblée générale de l’Union nationale des entreprises du paysage (Unep) des Hauts-de-France s'est déroulée début février, à Saint-Valery-sur-Somme. Focus sur une profession en transition.

Dominique Levast, président régional de l’Unep, et Claire Stephan, déléguée régionale.
Dominique Levast, président régional de l’Unep, et Claire Stephan, déléguée régionale.

En 2019, les entreprises du paysage adhérentes étaient de 1 630 dans les Hauts-de-France. Un chiffre en augmentation. Les actifs, eux, étaient 7 150 contre 6 650 en 2016. Le chiffre d’affaires était par conséquent, lui aussi, en croissance à 480 millions d’euros contre 430 en 2016. Élagages, créations, collaborations avec des collectivités, entretien… Les activités sont diverses, mais un point est certain : désormais le marché du particulier avec 43% est plus important que celui des marchés publics (26%) et des entreprises privées (30%).

Une majorité de créations

Avec 55%, la création de jardins et d’espaces verts creuse l’écart avec l’entretien. Enfin, ces métiers occupent à 88% des hommes. «Souvent le but est de créer un espace de vie en partant de l’existant ou de rien, explique Dominique Levast, président régional de l’Unep, qui possède une entreprise dans la banlieue de Lille. On revient au naturel, à l’essentiel. Le superflu n’a plus sa place dans le jardin. Le bois reprend une forte place, de même que l’acier… Les essences locales sont plus utilisées. Les terrasses sont plus petites. Notre métier est de créer un cadre agréable dans lequel on peut se ressourcer dans nos vies où tout va trop vite. Dans le même temps, le particulier ne veut plus passer son temps à entretenir, alors il fait appel à nous. Nous revenons aussi à la mode des jardins nourriciers. Nous aidons à trouver le bon emplacement. Nous sommes dans un accompagnement. Le client a besoin de retoucher la terre, avec la réussite d’une récolte.»

L’assemblée générale a été l’occasion de retrouvailles souvent chaleureuses : «Un moment comme celui-là permet de rencontrer les adhérents, poursuit Dominique Levast. Nous oublions que nous sommes concurrents.» Elle a permis d’évoquer des problématiques propres à la filière  : enjeux écologiques, difficultés de recrutement, attractivité de la filière… Car, de plus en plus, la biodiversité, le végétal et les espaces verts urbains deviennent des préoccupations essentielles tant pour les habitants que pour les élus des villes.

“Notre métier est de créer un cadre agréable dans lequel on peut se ressourcer”

Recruter

Avec les années, ce métier d’extérieur devient moins pénible et la filière veut le mettre en avant pour susciter des vocations. Car 60% des entreprises connaissent des difficultés pour recruter : «Les machines sont de plus en plus performantes avec les robots de tonte, le recours aux drones, souligne Claire Stephan, déléguée régionale. On fait de plus en plus attention aux salariés et à leur sécurité. Nous travaillons avec Pôle emploi. Nous demandons aussi à des adhérents d’être des ambassadeurs. Ces métiers ne sont pas une voie de garage : c’est varié et cela demande de la polyvalence. On peut commencer avec un CAP, qu’il est possible de passer dans 40 centres de formation dans les Hauts-de-France, et terminer son cursus en devenant ingénieur. La seule école se trouve à Lille. Nous faisons appel à la formation continue. D’ailleurs, en 2018, 26% des salariés ont été formés.»