Les enjeux de la robotique
L’option “génie des systèmes de production” proposée à l’Esiee est enseignée de façon très concrète dans les domaines des commandes numériques et de la robotique industrielle. Nos élèves apprennent aussi bien à robotiser un processus, réaliser des simulations ou encore organiser une ligne de production », explique en préambule Sonia Lalheb, enseignante chercheuse au sein de l’établissement. Des compétences qui rendent les élèves immédiatement opérationnels, y compris lors de premiers stages, un atout considérable pour de nombreuses sociétés. Si la robotisation ou l’automatisation ont soulevé de nombreuses questions au sein des entreprises, elles sont désormais indispensables et mieux connotées, soulevant de moins en moins la défiance des salariés, comme le note un participant, membre d’une structure spécialisée dans la fabrication de machines d’automation : « Le secteur de la robotique connaît une vraie mutation ces dernières années. Auparavant, il fallait être discret quant à la mise en place d’un tel système. Aujourd’hui, ce sont les opérateurs eux-mêmes qui demandent une machine qui va les aider à progresser et à être plus compétitifs », souligne-t-il.
Un outil incontournable
Le contexte économique a poussé de nombreux chefs d’entreprise à penser différemment leur système de production et l’organisation même de leur société. L’arrivée d’outils robotisés leur permet en effet d’augmenter leur productivité, d’éviter parfois une délocalisation, de réduire les risques de troubles musculo-squelettiques chez leurs salariés, faisant par la même occasion évoluer leurs métiers. « Un opérateur va pouvoir, par exemple, surveiller la fabrication de pièces et plus forcément les faire », explique Pascal Sansen, enseignant chercheur à l’Esiee. Des bouleversements qui demandent cependant une certaine préparation et surtout « une vision globale », complète l’enseignant chercheur. Une évolution que l’Esiee, acteur clé du territoire en matière d’enseignement et également de recherche, accompagne au quotidien. « L’entreprise arrive avec une problématique. Il faut alors trouver un processus industriel pour y répondre, et la robotique est un maillon de cette réflexion », précise Sonia Lalheb. Parmi les nombreuses collaborations de l’établissement, on peut noter la participation à la formation d’une filière de création d’outillage mobile en partenariat avec la Région, l’UTC et d’autres acteurs, la mise en place d’un procédé de dépose automatisée de mastic d’étanchéité pour l’aéronautique, mais aussi l’accompagnement Hydrotechma, fournisseur et fabricant de compas de bennage. « Ces compas n’avaient pas connu d’évolution depuis 30 ans. Nous avons donc travaillé sur l’allègement et l’optimisation géométrique de cet élément. Ce projet a permis à l’entreprise de gagner dix ans d’innovation, et cela a créé une dynamique avec, à la clé, une hausse des demandes », résume Pascal Sansen. Une expérience qui, en plus d’être couronnée de succès, a permis l’embauche par Hydrotechma d’un ancien élève de l’Esiee qui a participé au projet. Des exemples concrets qui ont, semble-t-il, éveillé l’intérêt de Claude Monsalve, directeur industriel chez Florensuc, une entreprise de 57 salariés qui propose des décors comestibles. « Ces échanges m’ont donné envie de creuser le sujet, confie-t-il. La robotisation devient incontournable, nous avons besoin d’être réactifs et de répondre très vite à la demande de nos clients, d’où mon intérêt pour ce type de système de production. Mais un tel investissement doit être rentabilisé assez rapidement et déboucher sur des résultats concrets », prévient l’industriel avant de conclure : « C’est un pari, mais l’Esiee pourrait être un bon partenaire, et sa garantie de confidentialité, point essentiel pour nous, me rassure également beaucoup. »
D. L.-P.