Les élus du littoral en congrès national sur la Côte d’Opale

Avec plus de 5 800 km de côtes, hors espaces ultramarins, le littoral français est administré par 985 communes maritimes de bord de mer, lagunes ou étangs salés et 92 communes ultramarines. La France occupe le deuxième rang mondial pour sa Zone économique exclusive (ZEE) de plus de 11 millions de kilomètres carrés en mer, dont 80% en outre-mer. Les façades maritimes présentent des particularités géographiques, sociales et environnementales et des enjeux multiples selon les régions. Conscient de ces enjeux, Antoine Rufenacht, alors député-maire du Havre, prend l’initiative, en juillet 1978, de fonder l’ANEL pour en faire un lieu de rassemblement des élus autour des spécificités du développement économique et de la protection de l’espace littoral et marin. Chaque année depuis, les élus du littoral, d’horizons politiques différents, se réunissent en Journées d’études pour réfléchir et débattre.

Pour 2016, le menu a été choisi en fonction de l’actualité : «Les élus au cœur de la décision, de la loi NOTRe à la Stratégie nationale pour la mer et le littoral». Quelque 150 élus du littoral de Métropole et d’Outre-mer, accueillis par le député-maire Daniel Fasquelle, ont planché deux jours durant en séance plénière sur ce thème, mais aussi répartis en ateliers sur des sujets d’actualité plus pointus : une autre gouvernance à construire pour faire face au changement climatique, la transition écologique, ou l’aménagement des territoires littoraux autour de l’économie bleue. «Les bouleversements institutionnels de ces dernières années, de la création de nouvelles régions à la loi NOTRe, qui redistribue les compétences des collectivités littorales en matière portuaire, touristique ou de prévention des inondations, ont pu déstabiliser les élus, résume leur président, le sénateur du Pas-de-Calais Jean-François Rapin. L’ANEL a vocation à répondre à ces préoccupations.»

Une stratégie à revoir. Le ministre de l’Aménagement du territoire, de la Ruralité et des Collectivités territoriales, Jean-Michel Baylet, est intervenu sur l’action du gouvernement en faveur des finances locales. La présentation par la déléguée à la Mer et au Littoral, Catherine Chabaud, de la «Stratégie pour la mer et le littoral», un document censé définir les grandes orientations à prendre dans ce domaine, n’a pourtant pas fait l’unanimité chez les congressistes en raison de «son manque d’ambition». L’ouvrage, a annoncé le ministre, va être remis sur le métier. Une autre annonce concerne les offices de tourisme qui devaient passer sous responsabilité des communautés de communes. Il n’en sera finalement rien pour celles classées comme stations de tourisme.

Boulogne en dessert. Accompagnés du secrétaire général de la Mer, Vincent Bouvier, et du président du Comité national des pêches maritimes et des élevages marins, Gérard Romiti, les élus du littoral sont ensuite partis à la découverte du port de Boulogne-sur-Mer. Ils ont ainsi visité la criée du premier port de pêche français (en tonnage), le pôle de compétitivité Aquimer, le chantier naval Socarenam et deux fleurons de la transformation du poisson : Marine Harvest et Capitaine Houat. À l’invitation de la Ville de Boulogne, ils ont ensuite été reçus au château-musée par le député-maire Frédéric Cuvillier. Boulogne-sur-Mer avait déjà accueilli les Journées nationales d’études de l’ANEL en octobre 2009. L’an prochain, ces Journées devraient se dérouler dans les Antilles.