Les éleveurs du département expliquent leur position

Issu d’un savant calcul, le prix du lait avoisine 330 euros les 1 000 litres. L’éleveur n’a pas aujourd’hui la possibilité de répercuter une hausse du prix de ses matières premières. Le distributeur garde les yeux fixés sur sa marge. Les éleveurs se battent donc pour une forme d’automaticité dans le calcul du prix afin que celui-ci reflète bien la réalité. A la veille de la journée nationale de l’élevage, Denis Robin, préfet du Pas-de-Calais, est allé à la rencontre des agriculteurs à Tardinghen, dans l’exploitation de Bernard Boulet, propriétaire de la ferme du Châtelet. S’il partage les inquiétudes des éleveurs, Denis Robin a rappelé : «Ça fait 20 ans que beaucoup se demandent s’il faut continuer. Mais vous êtes toujours là. N’oubliez pas que si vous n’y croyez pas vous-mêmes, vous aurez beaucoup de mal à convaincre.»

 

Cahier de doléances et actions nocturnes. Pour convaincre la grande distribution avec qui elle négocie à Paris au ministère de l’Agriculture, les éleveurs ont donné de la voix dans les parkings et sur les ronds-points attenants aux hypermarchés du Pas-de-Calais… «Avec le fumier, on leur en a mis pour 5 000 euros de nettoyage la dernière fois», sourit un éleveur. Vivre de son travail dignement, mais «quand on voit que le lait est vendu 52 centimes dans la grande distribution. Après à peine trois semaines de travail…», soupire un autre. Le préfet a reçu un cahier de doléances, la promesse que des sorties nocturnes de tracteurs étaient toujours au programme et que la diversification était aussi étudiée par certains éleveurs. Devant la ferme du Châtelet se profilent les dunes et la plage : un attrait touristique qui pourrait bien chasser les dernières fermes côtières du littoral…