Les écussons brodés ont toujours du succès

Créée en 1958 par Raymond Méresse, la petite entreprise a été reprise fin 2017 par Jérémy Hourdeaux. Une reconversion pour ce jeune homme qui était, avant, chargé d’études pour Airbus.

Jérémy Hourdeaux, 30 ans. Ancien chargé d’études pour Airbus, il est devenu, fin 2017, le jeune patron d’une petite entreprise de broderie spécialisée dans les écussons depuis 60 ans.
Jérémy Hourdeaux, 30 ans. Ancien chargé d’études pour Airbus, il est devenu, fin 2017, le jeune patron d’une petite entreprise de broderie spécialisée dans les écussons depuis 60 ans.

Avec son entreprise de broderie – spécialisée notamment dans la réalisation d’écussons à coudre ou à coller -, Jérémy Hourdeaux, 30 ans, a participé au dernier Salon du mariage de Caudry. Méresse concept, connue des professionnels, voulait ainsi aller au devant du grand public. L’idée : s’engager dans le linge de maison brodé aux initiales des mariés et participer, à sa façon, aux événements familiaux heureux… Cette initiative était en lien avec le lancement d’un site internet visant les particuliers. A cette occasion, le jeune homme s’est rendu compte qu’il y avait toujours un public pour ce genre d’articles, et qu’à Caudry, des habitants pensaient que l’entreprise avait disparu.

Un marché bien vivant

En écoutant Jérémy Hourdeaux, on comprend vite que le marché des écussons, dossards, patchs existe toujours. «Nos clients sont très variés. Dans le domaine du tourisme, où nous avons 4 500 références, nous avons des collectivités locales, musées, organismes, sites et lieux célèbres… Nous en avons dans le secteur des vêtements de travail, des uniformes. Il faut y ajouter les clubs sportifs, associations, institutions privées…» Manifestement, l’attachement aux signes de reconnaissance et d’appartenance est toujours fort. La concurrence demeure aussi entre fabricants français. Regret : si l’Etat prône le «fabriqué en France», certains de ses services se fournissent en Chine via un intermédiaire français. Le made in China, c’est le problème des fabricants français.

Séduit, il a démissionné

Originaire du Cateau-Cambrésis, Jérémy Hourdeaux, avant de devenir président de la SAS Méresse concept, était chargé d’études. Il a travaillé pour Airbus, dans la Somme, pendant quatre ans. Pourquoi cette reconversion ? «Je voulais me rapprocher de chez moi. J’ai d’abord cherché du côté des bureaux d’études, et puis, par hasard, en 2017, j’ai appris que l’entreprise de broderie cherchait un repreneur. Jean-Jacques Cottignies, le patron, déjà à la retraite, voulait transmettre, mais tenait à ce que l’activité et ses cinq salariés restent à Caudry. J’ai visité deux fois, mes parents sont venus aussi, et j’ai été conquis par le savoir-faire qui fait appel à des fournisseurs de fils et de tissus locaux, par ces métiers anciens mais informatisés, par la créativité…» Jérémy Hourdeaux a démissionné de son poste en juin 2017, a aussi travaillé bénévolement pendant six mois, jusqu’au rachat, fin 2017. «J’ai dû être polyvalent, à la fois commercial, chef d’atelier, préparateur d’échantillons… Mon métier d’avant m’a aidé car il faut être rigoureux, carré, bien répondre à l’attente des clients.»

Vente sur Internet

Derniers projets en date : la mise en ligne d’un site internet fin 2018, qui met Méresse concept en contact direct avec la clientèle des particuliers, et l’acquisition prochaine d’une brodeuse pour les petites séries et l’échantillonnage.