Etude de l’INSEE
Les dynamiques socio-économique des EPCI
Qu’ils soient ruraux, périurbains ou urbains, les mouvements des établissements publics à caractère intercommunal (EPCI) font l’objet de l’attention des spécialistes des statistiques. Basée sur les chiffres du recensement entre 2013 et 2019, voici leurs résultats et les tendances.
La région s’est structurée. Depuis, la loi NOTRe, les Établissements Publics à Caractère Intercommunal (EPCI) sont entrés dans la logique des Schémas départementaux. Depuis deux ans, la région Hauts-de-France et ses 3 789 communes forment un ensemble de 92 EPCI. Avant la loi en 2015, «les Hauts-de-France comptaient ainsi 138 intercommunalités, relèvent les statisticiens de l’INSEE. Les EPCI de la région se composent d’une métropole (Lille), de deux communautés urbaines (Arras et Dunkerque), de 23 communautés d’agglomération (CA) et de 64 communautés de communes (CC). Les communautés de communes représentent ainsi 7 EPCI sur 10 dans les Hauts-de-France (8 sur 10 en France de province)».
Aujourd’hui, les EPCI urbains
rassemblent 3 habitants sur 4. La moitié d’entre eux gagnent des
habitants : la métropole lilloise, les agglomérations de
Valenciennes, Amiens, Arras, Beauvais et Compiègne. Plus
qu’ailleurs, la sociologie de ces territoires compte plus de jeunes
diplômés que les autres aires urbaines, notamment le littoral ou le
bassin minier qui perdent des habitants. Dans les EPCI ruraux, le
tableau est différent : les périurbains tirent mieux leur
épingle du jeu grâce à l’installation de familles attirées par
la présence des équipements publics et les emplois. Chez les EPCI
ruraux, la population est plus âgée et les logements sont
«sous-occupés, anciens et chauffés au fioul»
écrivent les experts.
La ville représente 3 habitants sur
5
Dans le détails, les EPCI sont de
plusieurs ordres : dans la région, 1 sur 6 est une Communauté
de Communes (CC) ; les Communautés d’Agglomération sont
urbaines (9 cas sur 10). Elles sont 35 à couvrir une partie
substantielle de la région. Avec 74% des habitants qui y
vivent, la région est la troisième au niveau national. Pour autant,
les différences sont grandes : les départements du Nord et du
Pas-de-Calais se détachent du versant picard des Hauts-de-France.
Les premiers sont bien plus urbanisés que le second. «Ainsi,
dans l’Aisne et dans la Somme, seuls 4 habitants sur 10 résident
dans un EPCI urbain, une proportion deux fois moindre que dans le
Pas-de-Calais» poursuit l’étude.
Dans le Nord, 9 habitants sur 10 habitent en ville dont 1 sur 5 dans la métropole lilloise. Les évolutions démographiques montrent que la moitié des EPCI urbains gagnent des habitants (hors ceux du bassin minier) ; ainsi en est-il également des EPCI périurbains. C’est la géographie qui joue et qui accentue cette concentration démographique. Si ces cas concernent peu de territoires ruraux, les contre-exemples existent notamment dans la CC de Desvres, d’Audruicq ou de Marquion.
Un déséquilibre énergétique
L’étude fait également un focus sur
les modes de chauffages des habitants et rappelle les principes :
«plus un territoire est urbanisé, plus le logement est
petit. (…) Les logements sont majoritairement chauffés au gaz de ville dans le
Nord et le Pas-de-Calais : 7 résidences principales sur 10 dans la
CA d'Hénin-Carvin, et plus de 2 sur 3 dans celles de Lens-Liévin,
de la Porte du Hainaut et de Valenciennes Métropole, toutes situées
dans l’ancien bassin minier, le principal bailleur social de la
région œuvrant pour la réhabilitation architecturale, technique et
thermique des logements». A l’heure où la grogne sociale
pointent, les questions de construction, de rénovation et
d’isolation auront intérêt à être scrutées de près par les
décideurs.