Les dirigeants d’entreprise aussi doivent préparer leur retraite

Comment se rémunérer ? Voilà le thème proposé par Citizen Entrepreneurs aux chefs d’entreprises nordistes, à l’occasion d’un afterwork qui s’est déroulé le 17 octobre à Marcq-en-Barœul. L’objectif : bien protéger son patrimoine et mieux préparer sa retraite quand on dirige une boîte.

Nicolas Seys, ingénieur patrimonial chez BNP Paribas, a longuement détaillé les différentes stratégies de rémunérations possibles pour les chefs d'entreprises. © Aletheia Press / B.Dequevauviller
Nicolas Seys, ingénieur patrimonial chez BNP Paribas, a longuement détaillé les différentes stratégies de rémunérations possibles pour les chefs d'entreprises. © Aletheia Press / B.Dequevauviller

Depuis 2007, l’association Citizen Entrepreneurs assure la promotion de l’entrepreneuriat en France et, plus spécifiquement, celle des jeunes entrepreneurs tricolores à l’international. Parmi ses principales actions, figures en bonne place la participation au sommet du G20 des Jeunes Entrepreneurs (G20YEA) qui se déroule en marge du G20 politique, réunissant les chefs d’état. Mais l’association est aussi active en région. En partenariat avec BNP-Paribas, Citizen Entrepreneurs co-organise régulièrement des afterworks thématiques. Après la cybersécurité, les RH, l’import-export, l’impact, les financements early stage, Citizen Entrepreneurs avait convié dernièrement les patrons nordistes pour une conférence-débat autour d’un sujet plus obscur qu’il n’y paraît : la rémunération du dirigeant actionnaire.

Arbitrer en rémunération et dividendes

«C’est un sujet complexe», confirme Félix Bonduelle, co-fondateur de la société Javelot (80 salariés), spécialisée dans la fourniture de logiciels pour le secteur agricole, et ambassadeur Citizen Entrepreneurs pour le Nord. « On a toujours un statut particulier en tant que mandataire social et on se pose souvent la question : doit-on être salarié ou TNS (travailleur non-salarié, ndlr) ? » Les TNS sont des travailleurs indépendants exerçant leur activité sous forme d'entreprise individuelle ou en tant que gérant majoritaire de société. Mais ils sont dits “non salariés”, car ils ne sont pas liés à l'entreprise qu'ils dirigent par un contrat de travail. «On a toujours un peu de mal à se renseigner et il y a une multitude de possibilités, avoue Félix Bonduelle. Or, c’est complexe d’identifier ce qu’on a le droit de faire et de ne pas faire».

Autour de Félix Bonduelle (3e en partant de la gauche), les jeunes entrepreneurs nordistes ont posé leurs multiples questions sur la meilleure façon se de rémunérer. (© Aletheia Press / B.Dequevauviller)

En résumé, le type de rémunération choisie par un dirigeant d’entreprise repose sur des considérations telles que le développement de son patrimoine, l’optimisation fiscale ou encore la protection sociale. Alors, quels sont les enjeux ? Quelles stratégies adopter et quel sera l’impact sur l’entreprise et le patrimoine du dirigeant ? Voilà les questions auxquelles Nicolas Seys, ingénieur patrimonial chez BNP Paribas, et Grégory Pingaud, référent BNP Paribas Cardif ont apporté des éléments de réponse. «On n’a pas la prétention d’apprendre aux dirigeants la façon de se rémunérer, a souligné Nicolas Seys. Mais l’idée est de piloter entre rémunération et dividendes puis à terme la plus-value».

Transmission et retraite : un sujet parfois sensible

En fil rouge des échanges : l’objectif pour le dirigeant de pérenniser l’entreprise familiale. «Le pacte Dutreil a été créé pour faciliter les transmissions familiales», rappelle l’ingénieur patrimonial. Ce dispositif fiscal permet de bénéficier d'une exonération lors de la transmission familiale d’une entreprise, sur les droits de mutation (droit de succession) ou de donation qui s'appliquent lors de ce transfert. «Ce n’est pas de l’optimisation fiscale, c’est de l’anticipation pour essayer de transmettre dans les meilleures conditions, mais aussi pour pérenniser la situation du conjoint ou des enfants», insiste Nicolas Seys.

C’est de rémunération des dirigeants de petites et moyennes entreprises dont les représentants de BNP-Paribas sont venus parler, ont tenu a précisé les organisateurs. «Mais oui, c’est un sujet qui peut parfois être un peu sensible», a convenu Nicolas Seys, en évoquant le contexte politique et économique en France. Sa réponse a été celle d’un technicien : «La réforme de la loi Pacte en 2019 a permis à tout un chacun de préparer sa retraite avec des outils qui permettent de défiscaliser, aussi bien les gens qui sont dans des tranches d’imposition à 11%, à 30%, à 41% ou à 45%. Le Plan épargne retraite permet à tout le monde de placer de l’argent qui n’est pas disponible avant le départ à la retraite».