Terroir

Les Délices d’Angèle revendiquent une consommation naturelle et raisonnée...

Gérante de son entreprise dédiée à la production et à la transformation de petits fruits et fruits du verger dans le village de Domgermain, Angélique Oudin a suivi une trajectoire marquée par la recherche incessante du bien-être. Son leitmotiv : être en symbiose avec la nature. Rencontre avec une femme passionnée qui n’a pas la langue de bois quand il s’agit de parler de nos travers alimentaires. Bienvenue aux Délices d’Angèle.

Angélique Oudin mène la destinée des Délices d’Angèle à Domgermain. @ Les Délices d'Angèle.
Angélique Oudin mène la destinée des Délices d’Angèle à Domgermain. @ Les Délices d'Angèle.

Le village de Domgermain, niché dans le Toulois, est tout en hauteur. Dans une ruelle, une porte discrète. Ici se dévoilent Les Délices d’Angèle. L’hôte, Angélique Oudin, accueille son visiteur avec allant et sourire. La maisonnée sent bon les effluves des repas d’antan. L’intéressée réside là depuis 2007 et a ouvert son entreprise sept ans plus tard. Née près de Reims, elle est imprégnée, dès l’enfance, de la tradition familiale agricole et des valeurs terriennes. Un précieux héritage qui forgera son savoir-être et son savoir-faire dans son cheminement personnel. «Depuis toujours, je cherche à vivre en harmonie et au rythme de la nature», affirme-t-elle. Angélique Oudin suit un cursus de fleuriste à l’école d’horticulture et du paysage de Roville-aux-Chènes avant de songer à l’aromathérapie. Dans sa quête de bien-être, elle se dirige finalement vers l’esthétique, intégrant l’école privée nancéienne Mireille, diplômée d’un BTS, devenant professeur au sein de l’établissement. «De belles années», se souvient-elle. La cession de l’école par Susan Kopinski, directrice historique, constitue pour Angélique Oudin, un déclic. Plus vraiment en phase, désirant voler de ses propres ailes, elle franchit le Rubicon. «À l’été 2012, je suis entrée en contact avec la Chambre d’agriculture de Meurthe-et-Moselle. L’idée était de me reconvertir dans une activité liée à la terre. Quelque chose qui ait du sens.» Un temps tenté par l’élevage, elle bifurque finalement vers la production et la transformation de petits fruits et fruits du verger. Des vergers qu’elles rachètent à des propriétaires à Domgermain et à Choloy-Ménillot.

Respecter le rythme des saisons

En avril 2014, Les Délices d’Angèle ouvrent officiellement, faisant depuis le bonheur de ceux et celles qui cherchent des produits du terroir, sains et éthiques. Tout le sens de la démarche d’Angélique Oudin, laquelle a les yeux de Chimène pour ces recettes familiales qu’elles gardent comme un trésor. Les papilles et les palais ne s’en plaignent pas. Au gré de ses récoltes, dans ses paniers gourmands : confitures, gelées, jus de fruits, sirops et fruits séchés artisanaux, de la gelée de pommes à la Reine des près en passant par la confiture de Cendrillon ou celle à la rhubarbe et au gingembre… Ainsi va l’existence d’Angélique Oudin, ayant trouvé son Graal : «Les vergers demandent beaucoup de travail, dans leur entretien et les cueillettes. Je ne vois pas les heures passer, je vis cela avec passion.» Militante du bon goût, regrettant «cette culture de la malbouffe chez beaucoup trop de personnes, un comble au pays de la gastronomie, en ne cuisinant plus, on perd des savoir-faire. Comment peut-on mettre le terme restaurant à toutes les sauces ?» Angélique Oudin en est persuadée : «Une éducation aux saveurs, au goût, au respect des saisons est nécessaire. J’interviens régulièrement dans les écoles.» On trouve les produits des Délices d’Angèle dans les drive fermiers d’Emplettes Paysannes, à Laxou, Tomblaine, Brabois, Toul et Ludres. Angélique Oudin est présente sur les marchés à Germonville, Vézelise, Allamps, Favières, Maxéville et ceux de la Communauté de communes Moselle et Madon. Ou encore à Nature en Fête au Parc Sainte-Marie et au marché campagnard de la Pépinière. Membre du réseau Saveurs Paysannes, elle a cette pirouette sémantique : «Un bon repas concocté avec amour, avec des produits naturels, c’est un bonheur partagé.» Quant au boom des circuits courts. Elle demeure sceptique : «Il y a eu un rush chez les producteurs en mars 2020, durant le confinement… surtout parce que les gens ne savaient plus où aller. Les habitudes ont repris le dessus. Dire que tout le monde se rue sur les produits locaux, c’est se donner bonne conscience.» Passionnée et clairvoyante…