Les confiseurs se tournent vers l'export

Les confiseurs français se tournent de plus en plus vers l’export.
Les confiseurs français se tournent de plus en plus vers l’export.

Les confiseurs français se tournent de plus en plus vers l’export.

Le marché français de la confiserie est en croissance. Mais les producteurs français qui subissent la concurrence d’autres pays européens se tournent également vers l’export.
Les Français sont-ils accros aux bonbons ? Avec parcimonie, d’après le Syndicat national de la confiserie, représentant de 83 entreprises du secteur, qui tenait une conférence de presse, ce 13 septembre, à Paris. «En France, nous ne sommes pas de super grands consommateurs de bonbons. Nous en mangeons 3,5 kg, par an», résume Jean-Philippe André, président du syndicat, dont la campagne de communication actuelle promeut la 9e édition d’une «Journée des petits plaisirs», le 7 octobre prochain. Les Danois, eux, consomment 6,6 kg de bonbons par an, et les Suédois jusqu’à 7,8 kg. En revanche, en France, toutes les classes d’âge sont concernées : les consommateurs se répartissent également entre enfants et adultes. Par ailleurs, les bonbons sont pour l’essentiel dégustés lors d’occasions conviviales. Et globalement, la tendance est celle d’une augmentation de la consommation. «Le secteur se porte plutôt bien, et cela dans l’ensemble des segments», commente Jean-Philippe André. En 2015, les ventes en grande distribution ont atteint plus d’un milliard d’euros (1,199 milliard), soit une progression de 1,8% depuis 2010. Et pour 2016, la croissance est de l’ordre de 2 %. Seuls les chewing-gum et la petite confiserie de poche voient leurs ventes diminuer. En revanche, la consommation des sucettes et bonbons, qui pèsent pour plus de la moitié du secteur, est en croissance. Parmi ces produits, depuis huit ans, les bonbons pétillants ont particulièrement la cote. À la suite de Lutti, de nombreux confiseurs se sont lancés, comme Verquin (200 salariés, Nord) qui fabrique les «Têtes Brûlées», bonbons acidulés qui plaisent aux enfants dès 6 ans et jusqu’à 14 ans. C’est également le cas de Mondelez, avec ses bonbons «Very bad kids», acides et doux, qui représentent un chiffre d’affaires de 4 millions d’euros au bout d’un an et demi d’existence, d’après l’entreprise. La confiserie, explique Jean-Philippe André est «un marché de l’innovation. Les consommateurs ont besoin de renouveler le plaisir du bonbon. Depuis 2010, 90 % de la croissance est tirée par l’innovation». Et celle-ci prend différentes formes. «Nous innovons aussi sur les marques phares, en lançant de nouveaux produits, par exemple avec les Michoko au coeur coulant au café. Nous lançons de nouveaux concepts. L’innovation est très importante car nous sommes sur un marché d’impulsion», confirme Aude Machenaud, directrice marketing de Mondelez France, multinationale américaine propriétaire des marques historiques comme : Carambar, La Pie qui chante ou les pastilles Vichy. Les nouveautés sont lancées à rythme régulier et concernent aussi le packaging.
Calissons et nougats : grands favoris
Si le marché du bonbon en France connaît une croissance, les producteurs français, eux, sont confrontés à une rude concurrence : en 2015, les importations – provenant pour l’essentiel de l’Union européenne – représentaient 32 % du marché, une proportion qui a augmenté de 10 % depuis cinq ans. Quant à la balance commerciale du bonbon, elle est pour l’instant déficitaire d’environ 138 millions d’euros. Toutefois, «un bonbon sur quatre part à l’export. Aujourd’hui, il y a un vrai mouvement pour aller vendre vers l’extérieur. Cela représente une augmentation de 20 % sur cinq ans», souligne Jean-Philippe André. Pour l’essentiel, les confiseries françaises se dirigent principalement vers l’Allemagne (6 939 tonnes), la Belgique (6 477), l’Italie (4189 tonnes) et l’Espagne (4 481 tonnes). Parmi les produits les plus exportés, figurent les nougats, les pâtes d’amandes et calissons qui représentent 37 % des volumes. La confiserie «fait partie du patrimoine de l’économie française», rappelle Jean-Philippe André. Certaines entreprises – notamment pour les calissons – sont centenaires. Nombre d’entre elles sont implantées à proximité des matières premières nécessaires, les betteraves pour le sucre, au Nord, les amandes et les fruits, au Sud. Le Syndicat national de la confiserie, qui représente 90 % des entreprises qui vendent sur le marché français, comporte 94 % de PME et TPE, parfois méconnues du grand public, comme Kubli (25 salariés), et 1 % de très grandes entreprises à l’image de Haribo (800 salariés). Ensemble, ces sociétés représentent 6 870 salariés, lesquels produisent 230 000 tonnes de bonbons, par an.
anne.daubree