Les comptes sont revenus dans le vert

Les clignotants ne sont plus au rouge pour la Coopérative maritime étaploise. En 2016, tout en emménageant dans des locaux neufs, tant à Etaples qu'à Boulogne, elle a honoré le plan d’apurement de sa dette suite à la sortie du redressement judiciaire en octobre 2015.

En 2016, les adhérents de la CME ont réalisé six millions d’euros de chiffre d’affaires sur une seule espèce : l’encornet.
En 2016, les adhérents de la CME ont réalisé six millions d’euros de chiffre d’affaires sur une seule espèce : l’encornet.
D.R.

Lors de l'assemblée générale annuelle des coopérateurs à Etaples. De gauche à droite, Luc Ramet président de Pêcheurs d'Opale et de l'Acanor, Eric Gosselin, président de Scopale et directeur de la CME, Bruno Margollé, président de la CME,et le sénateur du Pas-de-Calais Jean-François Rapin.

Mieux : à la faveur d’un résultat exceptionnel de 1,12 million d’euros provenant des indemnités d’assurances liées à la reconstruction du bâtiment détruit par un dramatique incendie en octobre 2013, la CME a même réussi à renouer avec les bénéfices (+ 0,4 million d’euros). “L’activité d’écorage, directement liée aux débarquements des bateaux, est restée stable par rapport à 2015 avec un peu plus de 20 millions d’euros“, se réjouit le président Bruno Margollé.

Indépendante depuis le 1er janvier 2016, l’organisation de producteurs CME Manche-mer du Nord a vu cinq bateaux partir (L’Etaplois III, le Sébastien III, l’Alexis II (remplacé par l’Alexis III en janvier 2017), le Sauveur du Monde et le Mimiche), mais un seul (le Murex) arriver. La production de ses 140 adhérents est passée de 10 028 tonnes à 9 005 tonnes. Cette baisse est globalement compensée par une hausse du prix moyen (2,71 euros le kilo, nouveau record). Le millésime a même été excellent pour l’encornet, la coquille Saint-Jacques (devenue la 2e espèce en valeur) et pour une nouvelle espèce exploitée, le bulot (504 tonnes). A contrario la pêche a été médiocre pour le bar, le cabillaud, le rouget-barbet et la sole.

En 2016, la flottille étaploise a été le premier producteur national de merlan (1 942 tonnes), d’encornet (926 tonnes), de grondin perlon (395 tonnes) et de plie (321 tonnes) ; le second pour le maquereau (1 358 tonnes). Et elle figure dans le top 5 pour la seiche, le bulot, la roussette et la sole.

Des chalutiers neufs attendus au second semestre. Par ailleurs, l’organisation de producteurs a créé le 1er janvier une association avec les autres OP de la façade (OP Normandie et Cobrenord), avant une fusion espérée dans les trois années à venir. Cette Association des pêcheurs artisans de la Manche représente 462 bateaux et une production de 47 545 tonnes.

Via Scopale, la flottille va s’étoffer, dès 2017, avec l’arrivée des trois premiers chalutiers-senneurs (19 mètres 20) commandés chez MIM et Padmos. Le Rose de Cascia est attendu à Boulogne par le jeune patron José Leprêtre au tout début du mois de l’été. Il sera présenté lors du grand événement populaire «La Côte d’Opale fête la mer à Boulogne», du 13 au 16 juillet. Les deux autres suivront avec un décalage de deux mois. Un quatrième et un cinquième navires sont d’ores et déjà prévus en 2018 pour remplacer des chalutiers anciens. Le président de Scopale et directeur de la CME, Eric Gosselin, travaille en outre “sur le projet de plusieurs chalutiers coquillards de 16 mètres avec de jeunes patrons“.

 

Une diversification des activités. «Toutefois, poursuit-il, même si nous restons plus que jamais attachés à notre cœur de métier – la promotion et la défense de la pêche artisanale locale –, nous sommes obligés de trouver des revenus provenant d’autres activités pour conforter l’exploitation de notre groupe.» Après les restaurants-poissonneries, le quai d’Etaples a accueilli un Comptoir de la Mer, en partenariat avec le Département du Pas-de-Calais qui a construit le bâtiment. «Nous ne restons pas les bras croisés à compter les bateaux qui partent !»