Stratégie

Les clés pour réussir son projet de reprise

Le Mois de la création et de la reprise d'entreprises s'est achevé le 19 novembre 2021 avec un webinaire sur les particularités d'un projet de reprise. L'accompagnement et l'anticipation sont deux éléments indispensables.

Le premier rendez-vous avec le cédant est primordial dans un projet de reprise. (c)AdobeStock
Le premier rendez-vous avec le cédant est primordial dans un projet de reprise. (c)AdobeStock

« On n'aborde pas un projet de reprise comme un projet de création. Celui-ci comporte des particularités et des spécificités qui vous vous être détaillées durant cet événement », a annoncé Dominique Pillon, chargée de mission à Initiative Somme France Active Picardie, qui organisait du 4 au 19 novembre 2021 le Mois de la création et de la reprise d'entreprises, un événement qui revient chaque année dans tout le département pour permettre aux porteurs de projets de s'informer et de trouver les bons interlocuteurs pour se lancer.

Premier réflexe à adopter, se préparer personnellement. « La reprise est un projet professionnel mais aussi un projet personnel et familial. L'adhésion du cercle familial est donc indispensable à sa réussite », explique Sébastien Garat, responsable du pôle Entreprendre à la CCI Amiens-Picardie. « Il faut aussi accepter de perdre le confort du salariat et de voir ses revenus diminuer. »

Cibler sa recherche

Définir sa recherche est une étape « trop souvent négligée », prévient l'expert qui conseille par ailleurs de la cibler en fonction d'un secteur d'activités, d'une zone géographique ou d'une typologie d'entreprise. Pour trouver des entreprises à reprendre, Julien Barbier, animateur Clientèle professionnelle à la Caisse d'Epargne Hauts de France préconise d'activer son réseau relationnel, personnel et professionnel, de se tourner les vers organismes consulaires, les conseils habituels du cédant (expert-comptable, notaire...) et des associations spécialisées dans le domaine comme le CRA. « Il faut savoir que toutes ces démarches représentent un budget », note-t-il.

Une fois les cibles sélectionnées, « pas plus de deux ou trois en parallèle », recommande Julien Barbier, il convient de bien préparer le premier rendez-vous avec le cédant. « On parle beaucoup de technique mais c'est avant tout une histoire humaine. On ne demande donc pas le bilan de l'entreprise au premier rendez-vous, c'est très maladroit », insiste l'expert. Le repreneur doit également prendre soin de se concentrer sur des dossiers correspondants à son profil et à ses capacités. 

« Bien sûr nous étudions l'apport personnel sur le plan financier, mais nous sommes également très sensibles à l'expérience professionnelle. S'il y a changement de domaine, nous allons par exemple regarder s'il y a eu une formation pour se mettre à niveau. Cela atteste de l'investissement et du sérieux du dossier », développe Remy Caillou, banquier Assureur des professionnel au Crédit agricole Brie Picardie.

S'entourer de conseils

Une fois la cible identifiée, il est impératif de diagnostiquer et d'évaluer l'entreprise. Dans ces étapes, Sébastien Garat conseille de se faire accompagner par un conseil afin de bien différencier la cession de fonds de commerce et la cession de titres qui présentent toutes deux des avantages et des inconvénients. 

Passée cette étape, il faut monter son plan de reprise, qui va de la négociation au business plan, toujours avec l'aide de conseils. « Outre le prix, plusieurs éléments entrent dans la négociation, comme les conditions de paiement, la durée et la forme d'accompagnement du cédant ou encore des clauses de non concurrence », poursuit Sébastien Garat.

Vient ensuite la recherche de financements. « Il n'y a pas que l'apport personnel et le réseau bancaire comme sources de financements. Il faut aussi se tourner vers les prêts d'honneur, les business angels, les capitaux investisseurs, BPIfrance ou encore les organismes de caution et de garantie », énumère l'expert.

Au moment de conclure la reprise, plusieurs formalités sont à accomplir, comme le protocole d'accord, qui précise les termes et conditions de la reprise, les audits, qui peuvent être de nature comptable, économique, commerciale, sociale, environnementale ou encore juridique et le closing, qui représente l'ultime phase au cours de laquelle les actes définitifs sont signés.

À la fin de tout ce processus vient le passage de relais. Sébastien Garat donne quelques clés pour le réussir : « Il ne faut pas que cette étape dure trop longtemps, au risque de créer un état de confusion chez les salariés qui pourraient ne plus savoir vers qui se tourner et pour permettre au repreneur de prendre ses marques rapidement. Mais attention, il ne faut pas non plus aller trop vite et éviter de vouloir tout révolutionner du jour au lendemain, même si vous fourmillez d'idées. Enfin, ne restez pas seul, rapprochez-vous d'un réseau », conclut-il.