Les chantiers entrent dans le futur
Les matériels utilisés sur le chantier ont un grand rôle à jouer dans la modernisation des métiers du bâtiment et ils contribuent fortement à améliorer l’image du secteur. L’intégration de l’électronique, de l’ergonomie, du design, de l’informatique atténue le travail physique des personnels d’exécution. Sur les chantiers lorrains, c’est déjà demain.
En matière d’ergonomie dans le bâtiment, les matériels et matériaux utilisés sur les chantiers, les modes opératoires choisis, l’organisation des approvisionnements et des stockages mis en place doivent être pensés de telle manière qu’ils favorisent la santé des travailleurs. Les nouveaux standards de matériels déployés, comme ceux en cours d’évolution, intègrent des critères exigeants en termes de poids, de facilité d’utilisation, de dimensions. L’innovation met à l’honneur des matériels allégés et développe des solutions de manutention mécanique. Les chantiers s’organisent pour réduire massivement les manutentions manuelles, à travers des plans de manutentions et réflexions axées sur la logistique. L’ergonomie s’intéresse également aux risques psychosociaux et troubles musculosquelettiques. Il n’est pas rare de constater chez des cadres du chantier des problèmes de lombalgie ou de cervicalgie, alors qu’ils ne portent aucune charge. Le stress peut provoquer une inflammation des tendons, menant à de possibles TMS. Dans cette situation, il est essentiel de vérifier qu’il y a bien adéquation entre les capacités de chacun des salariés, les délais et les tâches que l’on attend d’eux. Sur les chantiers, le domaine du levage fait sa révolution avec des plateformes élévatrices mobiles de personnes, en lieu et place des échelles et des échafaudages, permettant d’accéder rapidement à tous les points du périmètre de travail. Callées et installées en quelques minutes, elles créent un poste d’évolution en hauteur pour un grand nombre de métiers, en hissant couramment à 10 ou 15 mètres (jusqu’à 90 mètres pour les plus performantes) peintres, charpentiers et couvreurs.
L’implication environnementale
La grue à montage automatisé a changé l’approvisionnement du chantier : tractée à l’arrière d’un camion, elle s’installe rapidement, stabilisée à l’aide de contrepoids intégrés ou ajoutés, là où une grue à tour exige un long processus d’assemblage. On assiste par ailleurs à un développement important des ascenseurs de chantier, à l’extérieur des bâtiments, hissant, travailleurs comme matériaux, aux différents niveaux où ils doivent intervenir. L’innovation touche d’autre part le secteur de la démolition. Une gamme entière d’outils a fait son apparition. Montés sur des pelles mécaniques, ils dénudent entièrement les murs avant l’abattage de la structure porteuse du bâtiment. Cette évolution s’accompagne du développement de systèmes de tri et de retraitement en place des matériaux, ouvrant la voie au recyclage. L’être humain apprend à cohabiter avec un robot de déconstruction commandé à distance, un laser pointeur et autres ponceuse girafe, rouleau de peinture électronique, pompe à mortier, robot de taille de charpente, télémètre laser, matériel électroportatif, tireuse à chape… Le quotidien et l’efficacité du chantier en sont favorisés.
Du neuf sur le gazole non routier
Le secteur du BTP a obtenu gain de cause auprès du gouvernement, du moins en partie. La suppression de l’avantage fiscal du gazole non routier, utilisé pour les engins de chantier (pelleteuses, bulldozers, tractopelles) est reportée au 1er juillet 2021. Ce carburant de couleur rouge sert au bâtiment et travaux publics, aux tracteurs agricoles et forestiers. Proche du fioul, il contient une part de biocarburant. Réservés aux engins mobiles non routiers, pour lesquels son utilisation est obligatoire depuis 2011, il bénéficie d’un avantage fiscal. Actuellement, son prix est de 0,73 € le litre. Il devait passer de 0,80 € à 1,40 € le litre. Ces derniers mois, les entreprises du BTP sont montées au créneau pour réclamer le maintien du taux préférentiel sur la taxe, afin de surmonter les difficultés créées par la crise sanitaire. L’avantage fiscal sera supprimé en une seule fois, et non progressivement, comme prévu initialement.