Les CFA d’entreprise continuent leur démocratisation

Former aux réels besoins de l’entreprise ! C’est ainsi que l’on peut résumer l’ADN des CFA d’entreprise. Du moins au départ du lancement de cette possibilité pour les entreprises à l’occasion de l’entrée en vigueur de la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel (en septembre 2018) et une libéralisation plus globale de la formation. 

«Le CFA d’entreprise répond aux problématiques de recrutement du marché mais il est aujourd’hui un véritable moyen de fidéliser ses collaborateurs, de réduire les coûts, de conserver l’employabilité en interne, préparer l’avenir et permettre à l’entreprise de rester plus agile», assure un observateur du secteur. Les grands groupes, comme par exemple dans la région Safran ou encore Fnac Darty ont été les premiers à se saisir de cette opportunité. 

Dès octobre 2022, le leader européen de la distribution de biens culturels et de loisirs crée à Metz-Ennery son propre CFA pour former, notamment des personnes en reconversion ou réinsertion professionnelle, au métier de réparateur en électroménager. Objectif : faire face aux besoins de recrutement dans ce secteur et recruter cinq cents réparateurs d’ici 2025. Après la Lorraine, d’autres centres se sont rapidement ouverts un peu partout dans l’Hexagone. L’an passé, le Groupe Mentor lançait son Mentor Institut et ouvrait la voie dans la région de la création de cette typologie de structures dans des entreprises de taille moyenne.

CFA hors les murs

«Notre décision de créer un CFA repose sur un constat simple : la difficulté grandissante d’embaucher des jeunes en sortie d’études. La formation en alternance par apprentissage est devenue un atout majeur dans l’insertion professionnelle. Les recruteurs y voient par cette modalité une opérationnalité accrue des profils qui en sont issus avec une expérience professionnelle significative», expliquait à l’occasion de ce lancement Florent Duloisy, directeur de Mentor Institut. La démocratisation des CFA d’entreprise apparaît donc être en marche, même si les récentes annonces faites au niveau des contrats de professionnalisation et des aides au niveau des apprentis pourraient freiner la tendance. 

Les CFA d’entreprises ne sont pas l’apanage des grands groupes car le CFA d’entreprise peut être constitué par plusieurs entreprises partageant des perspectives communes d’évolution des métiers ou intervenant dans des secteurs d’activités complémentaires. Si dans sa définition première, le CFA d’entreprise se veut interne à l’entreprise, il peut être conçu en «CFA hors les murs» en déléguant tout ou partie des formations qu’il doit dispenser à des partenaires. 

«Le CFA d’entreprise peut ainsi déléguer la totalité de la formation à une Unité de formation par apprentissage (UFA) et ne conserver que la responsabilité administrative ou bien décider de conserver la responsabilité administrative et pédagogique dans le cadre d’une sous-traitance pédagogique», assure un professionnel d’un Opco. Une alternative que certaines PME, voire TPE, pourrait utiliser histoire de créer leur propre CFA.