« Les carrossiers indépendants sont asphyxiés »

Montée au créneau des carrossiers indépendants de l’agglomération nancéienne face aux compagnies d’assurance imposant selon eux, leurs propres règles du fait des contrats d’agrément les unissant avec toutes les conséquences néfastes sur la survie des professionnels de l’automobile. Histoire de contrebalancer le rapport de force, ils rappellent que le client a toujours le libre choix de son réparateur. Le point avec Jean-Marc Donatien, de la carrosserie éponyme, président du groupement des carrossiers indépendants de Nancy.

«Aujourd’hui il existe quatre à cinq centrales d’assurance. Elles dictent leur loi en nous demandant toujours plus», assure Jean-Marc Donatien.
«Aujourd’hui il existe quatre à cinq centrales d’assurance. Elles dictent leur loi en nous demandant toujours plus», assure Jean-Marc Donatien.
«Aujourd’hui il existe quatre à cinq centrales d’assurance. Elles dictent leur loi en nous demandant toujours plus», assure Jean-Marc Donatien.

«Aujourd’hui il existe quatre à cinq centrales d’assurance. Elles dictent leur loi en nous demandant toujours plus», assure Jean-Marc Donatien.

Les Tablettes Lorraines : Bon nombre de garagistes agréés indépendants se disent tout simplement étranglés par les prestations annexes imposées par les assurances, est-ce le motif de la création de votre groupement ?

Jean-Marc Donatien : C’est l’une des raisons. L’agrément est un système qui, à l’origine, visait à faciliter les rapports entre assureurs, experts, réparateurs et clients lors d’un sinistre en garantissant à l’assuré une procédure simple et rapide et un certain niveau de service.

Ce n’est plus le cas aujourd’hui ?
Dans le contexte de crise économique, l’agrément est devenu incontournable pour la quasi-totalité des professionnels de la réparation automobile qui en sont dépendants pour recevoir une part significative de leur clientèle. Le système s’est déshumanisé et il ne permet plus aux garagistes de conserver des marges leur permettant tout simplement de survivre aujourd’hui.

La situation actuelle est-elle liée aux grandes concentrations opérées au sein des compagnies d’assurance ?
Cela en découle. Aujourd’hui il existe quatre à cinq centrales d’assurance. Elles dictent leur loi en nous demandant toujours plus. Nous ne sommes plus jugés sur la qualité de notre travail mais sur notre facturation. Les assureurs ne sont plus des assureurs, ils sont devenus des financiers.

Quels sont vos recours face à cette donne aujourd’hui établie ?
Il faut tout d’abord rappeler que le consommateur est toujours libre de choisir son réparateur en cas de sinistre même si son assurance lui recommande un garage agréé. Le Parlement est d’ailleurs en train d’examiner une mesure illustrant cette volonté. Nous ne remettons pas en cause l’agrément mais nous souhaitons redéfinir son contenu et son fonctionnement pour revenir à des relations plus saines avec nos clients.

Si la situation perdure, c’est la mort annoncée pour bon nombre de garagistes indépendants ?
Les carrossiers sont aujourd’hui asphyxiés. Il est certain que si cela continue dans ce sens, les bas de porte risquent d’être de plus en plus nombreux à être baissés. Quand vous travaillez à perte et sans marge, c’est impossible de continuer à tenir.