Les Boulangers, de vrais chefs d’entreprise
C’est en Meurthe-et-Moselle, et plus particulièrement à la Brunerie, charmante demeure installée à Flavigny-sur- Moselle, que s’est tenue l’Assemblée générale de la Fédération des artisans boulangers de la Région Lorraine. C’est autour d’un ordre du jour bien chargé que les représentants de la profession se sont réunis. Jean-Paul Daul, président de la Fédération de Meurthe-et-Moselle et Régis Friang, président de la Fédération Régionale et de Moselle, ont pu évoquer leurs travaux dans les différentes commissions nationales et faire le point sur l’actualité de la profession.
La profession de boulanger a su évoluer. En effet, à coup de communication, le pain aliment de première nécessité est devenu aujourd’hui un produit plaisir. Même si à l’heure actuelle, l’inquiétude des boulangers se porte sur les opérations promotionnelles des «hard-discounters» et de l’application de leurs tarifs prédateurs, et qu’ils subissent des pertes de chiffre d’affaires. Seuls la qualité et le service feront la différence pour faire face à ce nouveau commerce. Lors de cette assemblée il a été souligné l’importance de contribuer à l’emploi : les services de l’État ont en effet porté intérêt à la profession. L’objectif est de faciliter l’emploi dans les entreprises avec des procédés classiques, déjà en place par l’apprentissage, les contrats de professionnalisation et depuis peu les contrats de génération. Depuis mars ce dispositif qui vise les petites structures (moins de 50 salariés) peut être utilisé avec un effet rétroactif, en exemple : dans le cas de l’embauche d’un jeune de moins de 26 ans (ou moins de 30 ans, s’il s’agit d’un travailleur handicapé), même recruté depuis janvier et à la condition que ce jeune soit lié avec un professionnel d’au moins 57 ans, l’entreprise peut bénéficier d’une aide de 12 000 euros sur trois ans, dans le cadre du «contrat de génération». De son côté, la mission de la Commission qualité formation et innovation a souligné l’importance de la profession à évoluer. Les artisans boulangers doivent se positionner en chefs de projets capables d’appréhender l’univers complexe de l’entreprise. La commission s’est fixée comme mission de faire des propositions : pour développer les outils de progrès pour la profession, de participer à la création et à la rénovation des parcours de formation et d’organiser des concours professionnels. L’activité de cette commission est importante comme en témoigne la création du Bac Pro «boulangerpâtissier » qui a été mis en place à la rentrée 2009, la rénovation du brevet du métier et celle du Brevet Professionnel.
Parcours de formation à enrichir
En dix ans l’ensemble de la filière de la profession a donc été rénovée. Depuis 2011, l’urgence est de rénover le CAP (dont le niveau est en baisse) et d’enrichir ce parcours de formation. Approuvée par le ministère, sa mise en place est attendue pour la rentrée 2014. Dans le même esprit et notamment dans le cadre du développement des Centres de formation d’apprentis (CFA) en France, celui d’un nouveau CEPAL en fait partie, l’actuel étant devenu obsolète. Le projet de construction du côté du Centre de formation d’apprentis de l’Industrie (CFAI) de Maxéville a été confirmé par le préfet de Meurthe-et- Moselle, Raphaël Bartolt, présent lors de cette assemblée, qui a confirmé son appui à ce projet. Laurent Serre, président adjoint de la Confédération nationale de la Boulangerie française a profité de la manifestation pour présenter aux professionnels deux dossiers sensibles : la mise en place d’un cahier des charges en boulangerie et pâtisserie, qui consiste à l’étiquetage de certains produits pour l’information des consommateurs, le second en une campagne d’affichage sur le thème de la «Viennoiserie Maison» ayant pour but de valoriser la fabrication de tous les produits de viennoiserie fabriqués à partir des ingrédients de base, non industriels, et avec une fabrication sur le point de vente du consommateur. Boulanger c’est un métier, mais c’est avant tout un chef d’entreprise !