Série d'été "Au fil de l'eau"
Les Bords de Somme autrement
Favoriser les liens entre les hommes et leur environnement dans un cadre naturel préservé, telle est la mission que s’est donnée l'association Les Terrasses des Bords de Somme, en aménageant une ancienne parcelle maraîchère à Amiens sur l’île Sainte-Aragone à proximité du canal de la Somme pour y développer des activités sociales et culturelles. L'un des projets phare est le lancement de radeaux solaires et avec lui d'imaginer le tourisme de demain.
Les embarcations de l’association Les Terrasses
des Bords de Somme sont disponibles pour passer un moment original. Et l'association propose un tout nouveau service sur
l'eau : des radeaux solaires, des terrasses flottantes à
propulsion électrique, autonomes en énergies renouvelables,
équipées de panneaux photovoltaïques. Ces embarcations fluviales
polyvalentes peuvent à la fois servir au transport de personnes, de
scènes de spectacles, de places de marchés. « Cela nous a
inspiré un nouveau parcours touristique avec de nouvelles balades
sur l'eau axées sur le fleuve Somme. Vous pourrez embarquer pour des
voyages extra-autonomes et vous laisser conter au fil de l'eau
l'histoire des bords de Somme. Nous nous sommes lancés ce défi
d’inventer le tourisme de demain en repensant la place du fleuve en
ville. Un tourisme fluvial au devenir fluvestre tourné en premier
lieu vers ses habitants », annonce Guillaume Willemot,
guide-batelier à Amiens et membre de l'association.
Ces radeaux solaires sont développés en partenariat avec les élèves et les professeurs de l'école d'ingénieurs UniLaSalle Amiens, avec le projet de faire découvrir le patrimoine historique, industriel et naturel des bords de Somme et celui aussi de contribuer à la vie culturelle et artistique de la ville, de ses berges, de ses ponts, de ses quais. Cette embarcation fluviale autonome en énergie en capacité de transporter une dizaine de personnes sera la première du genre sur le territoire. « Nous souhaitons trouver une solution pour que cette embarcation puisse naviguer de manière autonome afin de l’utiliser potentiellement comme bac de traversée pour franchir la Somme d'une rive à l'autre. La construction de cette embarcation a démarré grâce au soutien du Département de la Somme avec une mise à disposition temporaire du hangar à bateaux de la maison éclusière d’Amiens. »
Slow tourisme et attractivité du territoire
Homologuées pour la navigation, ces embarcations conçues par un charpentier de marine belge ont déjà été éprouvées en Belgique sur les canaux de la ville de Gand. Depuis le déclin de la navigation commerciale à la fin du XX siècle, les activités de tourisme et de loisirs se multiplient sur les bords de Somme. La présence de ces embarcations fluviales sur le canal de la Somme apparaît donc comme une nécessité collective liée à des enjeux touristiques, économiques et culturels pour le territoire.
Le Département de la Somme, propriétaire du canal de la Somme, est le principal intéressé, avec sa politique volontariste de reconquête du fleuve et de développement de ses activités. Également, la Ville d’Amiens, pour ce qui a trait à la vie du fleuve en ville où l’urbanisation de ses rives se poursuit d’amont et en aval. En amont, une partie du territoire historiquement ancrée, les Hortillonnages, le quartier Saint-Leu, le quai Bélu et son effervescence. En aval, un fleuve bordé d’un riche passé industriel en passe d’être vivifié, un port fluvial à investir, laboratoires de recherche en énergie. Ce sera aussi l’occasion d’expérimenter un nouveau moyen de transport avec l'intérêt que peut susciter ces embarcations auprès de producteurs locaux, en particulier les maraîchers situés à proximité du canal de la Somme.
Du fluvial au fluvestre
Les parcours initialement conçus pour des promenades sur l’eau pourront évoluer en fonction des aménagements futurs le long de la voie d’eau afin que les visiteurs puissent explorer le territoire en autonomie sous la forme d’une itinérance douce ponctuée d’escales. Un parcours laissant place aussi à l’observation de la faune et de la flore, au patrimoine naturel des bords de Somme. « Nous avons la chance à Amiens d’avoir une ville traversée par un fleuve, la Somme, sur lequel tout reste à imaginer. De nombreuses études le disent depuis des années. Nous voulons vivre le fleuve, et pour cela, nous passons aujourd’hui à l’action. Avec le soutien de l’Office de Tourisme et des Congrès d'Amiens Métropole, du Conseil départemental de la Somme et de la Région Hauts-de-France, nous mettons toute notre énergie pour construire ces bateaux autonomes équipés de panneaux photovoltaïques », ajoute Grégory Sabatier, président de l'association Les Terrasses des Bords de Somme.
Amiens possède deux ports fluviaux et tout
autant de places pour accueillir des bateaux et des établissements
flottants. « Pour cela les investissements et aménagements
seront nécessaires mais nous allons y arriver avec le concours de la
collectivité. Nous travaillons activement à ce projet avec de
nombreux acteurs, institutions, entreprises et associations, afin
d’en faire profiter le plus grand nombre. Concrètement, il vous
sera possible d’embarquer à proximité du centre-ville pour vous
balader sur l’eau. Il vous sera aussi possible d’emmener votre
vélo. Vous pourrez assister à des spectacles flottants, et
participer à des animations de quais, à Amiens naturellement ! »
Embarquez pour des « voyages extra-autonomes »
En parallèle de la construction des radeaux, Guillaume Willemot propose des visites guidées de l'ouest d'Amiens et des bords de Somme au départ du site de l'ancienne manufacture Cosserat. Les visiteurs se laissent ainsi conter au fil de l’eau l'histoire des bords de Somme à travers le récit sourcé et documenté de Guillaume Willemot, guide-batelier. « Je suis fier d’avoir accueilli mes deux premiers visiteurs à l’ouest d’Amiens. L’occasion de tester un nouveau parcours touristique. Martin et Carola de Karlsrhue en Allemagne sont venus visiter l’an dernier Amiens et ses Hortillonnages. Sur la route de Cherbourg, ils sont cette année de retour. Le rendez-vous était donné à l’entrée du futur quartier de La Tisserie, au 200 rue Maberly. Là, nous sommes allés en direction de la pointe de l’île Sainte-Aragone à la confluence de la Selle et de la Somme. Après avoir franchi le barrage de la Chaudière, nous nous sommes intéressés à la passe à poissons qui assure la continuité écologique du fleuve. Puis, direction le quartier Saint-Maurice et le cimetière de la Madeleine, notre « Père Lachaise » amiénois, via l’allée des acacias et ses arbres remarquables. Une vue pittoresque sur les jardins familiaux de Saint-Maurice nous invite à remonter le temps. » La tombe de Jules Verne et l’œuvre d’Albert Rose intitulée « Vers l’immortalité et l’éternelle jeunesse » sont incontestablement le point d’orgue de cette visite immersive dans l’Amiens du XIXème siècle.