Les bonnes paroles…
«Réinventer l’espoir» pour l’un, «Comment la France peut gagner» pour l’autre. Yves Thréard, le directeur adjoint de la rédaction du Figaro, invité du Salon de l’Entreprise Lorraine ce 31 mars à Tomblaine et Marc Touati, économiste médiatique venu présenter son dernier ouvrage «Guérir la France : la thérapie choc» le même jour à Nancy sur l’invitation du Medef 54, se muent en «french doctors» pour réaffirmer que la France est malade. Reste à trouver les remèdes et pour eux ils existent et de ce point de vue-là, l’ordonnance est bien fournie avec pour chacun sa vision, parfois passéiste et nostalgique, d’une puissance nationale d’un autre temps frôlant les limites réactionnaires. Assouplissement de la fiscalité, simplification du droit du travail, laissez respirer les entreprises ! Les messages et les paroles sont (souvent) basés sur le bon sens et l’écoute du terrain mais ils sont surtout connus, pas vraiment entendus, mais sans cesse rabâchés à longueur de temps. C’est certain, cela motive et galvanise un auditoire entrepreneurial acquis à la cause et cela ne fait pas de mal au moral. Reste que la dure réalité quotidienne de l’économie réelle, celle des artisans et patrons de PME, est souvent à des kilomètres (voire des années lumières) des thèses évoquées. Au-delà de ces opérations de communication, louables, il serait de bon ton de tendre un peu l’oreille et de s’intéresser à d’autres alternatives économiques et sociétales, histoire de modifier un peu le tableau actuel où l’austérité est le seul avenir pour le plus grand nombre et la prospérité, l’apanage d’une minorité. Histoire que les bonnes paroles promulguées ne se terminent pas par un dialogue de sourds… comme c’est trop souvent le cas.