Capeb Aisne
Les artisans de l’Aisne, moteurs du développement durable
La Capeb de l’Aisne poursuit le développement du réseau national "Artisan engagé-entreprise responsable". Entretien avec Jean-Michel Rouyer, vice-président de la Capeb Aisne, référent RSE.
« La démarche volontaire "Artisan engagé-entreprise responsable" a été lancée par la Capeb il y a une dizaine d’années », introduit Jean-Michel Rouyer, vice-président de la Capeb Aisne, référent RSE. Cette démarche a pour objectif d’accompagner et de valoriser les entreprises artisanales qui se lancent dans le développement durable. « Nous les conseillons sur l’éco-rénovation la rénovation énergétique, l’économie de matériaux, le respect de l’environnement et le travail en locale », poursuit le vice-président de la Capeb Aisne. Autant de leviers qui permettent aux artisans de décarboner leurs activités.
Des outils, un réseau
En effet, face au défi écologique, les artisans de l’Aisne ne sont pas seuls. La Capeb les accompagne dans leur démarche, en leur mettant à disposition un site internet proposant des outils et des ressources et en les invitant à des événements du réseau. « Chaque département, ou presque, dispose d’un correspondant RSE qui a en charge de l’animation du réseau et qui remonte les informations. » Ainsi, les artisans sont toujours à la page quant aux nouvelles réglementations et nouveaux matériaux biosourcés qui sortent.
Lorsque cette démarche a été lancée, « nous avions des entrepreneurs convaincus de l’importance de s’engager, note Jean-Michel Rouyer. Puis nous avons eu des clients, souvent propriétaires d’une maison secondaires dans le département, qui étaient sensibles à de telles actions. Désormais, c’est une préoccupation qui se généralise ». Sans compter les appels d’offres qui commencent à introduire des critères de ce type. S’engager dans la démarche "Artisan engagé-entreprise responsable" devient donc un moyen de se démarquer.
Des obstacles…
Régionalement, « le territoire regorge de solutions, notamment en ce qui concerne les matériaux biosourcés, relève le référent RSE Aisne. Les prix ont beaucoup baissé et lorsqu’ils restent légèrement supérieurs à ceux d’autres matériaux, les clients sont sensibles à nos arguments ».
Mais, lorsque l’on est une entreprise artisanale et que l’on veut développer une forte démarche RSE, les obstacles peuvent rapidement se présenter. « Nous avons fait un travail d’identification des points de collecte des déchets existants, leurs horaires, les possibilités d’accès pour les véhicules des artisans avec la présence des rampes d’accès », poursuit, à titre d’exemple, Jean-Michel Rouyer. Et la conclusion est plutôt décevante. Principalement tournée vers les particuliers, les déchetteries ne répondent pas aux besoins des professionnels. « Malgré de nombreuses rencontres avec les élus et les collectivités, nous n’avons pas réussi à un résultat concret pour l’instant. »
… comme l’éco contribution
Une problématique renforcée par le paiement des éco contributions liées à la filière à Responsabilité élargie des producteurs (REP), qui s’applique aux produits et aux matériaux de construction du secteur du bâtiment. « Nous sommes tout à fait favorables à cette REP. Mais malgré un report de quatre mois, avec une entrée en vigueur le 1er mai, il est très compliqué de l’appliquer », regrette le responsable.
En cause notamment, la nécessité de disposer de points de collecte et de tri des déchets dans un rayon de 10 km autour du lieu de production en zone urbaine et 20 kilomètres en zone rurale. « Pour cela, l’objectif était d’avoir un peu plus de 5 000 points de collecte répondant aux règles de reprise sur tout le territoire. Nous en avons 515, soit 10%... », se désole Jean-Michel Rouyer. À cette difficulté, s’ajoute l’absence de consignes claires quant au tri de ces déchets. Pour autant, les artisans axonais du bâtiment ne se découragent pas et poursuivent leurs efforts en termes de développement durable.