Les artisans au cœur des territoires
Actualités de l’artisanat en Hauts-de-France, crise de la Covid-19, dernières annonces du Gouvernement, réalités de terrain pour les entreprises de proximité, dernière étude du baromètre de l’artisanat Hauts-de-France, politique d’investissement de la Chambre de métiers et de l’artisanat Hauts-de-France (CMA) pour accompagner la relance… Autant de sujets sur lesquels Laurent Rigaud, deux mois après sa prise de fonctions en tant que président de la CMA, a souhaité aborder lors de sa visite de l’important chantier du centre de formation des apprentis à Arras.
À la sortie du premier confinement, les dirigeants d’entreprises artisanales considéraient à 79% que leur entreprise pourrait être en péril si la crise perdurait. Le retour à un confinement fin octobre a hypothéqué une reprise économique déjà fragile. La région des Hauts-de-France compte plus de 100 000 entreprises artisanales au cœur des territoires et de la vie quotidienne. Plus de 16 000 d’entre elles ont été administrativement fermées au mois de novembre (coiffure, esthétique, fleuristerie, etc.).
Pour l’ensemble des entreprises artisanales régionales, même pour celles restées ouvertes pendant les périodes de confinement, un fort recul du chiffre d’affaires est constaté, de l’ordre de -57% de janvier à juin. Il est clair, particulièrement pour les entreprises administrativement fermées, que sur l’année ce recul sera très lourd de conséquences.
La CMA au rendez-vous de la relance
Comme l’exprime avec passion Laurent Rigaud, président de la CMA régionale, «les élus de la CMA, eux-mêmes des artisans aux âmes d’entrepreneurs, travaillent chaque jour pour ancrer la reprise économique sur le territoire. Les artisans sont prêts à repartir et ne demandent qu’à travailler. Les entreprises de proximité sont au cœur de la relance régionale et créent des emplois en apportant des services partout dans les Hauts-de-France, en territoire rural comme dans les quartiers très urbanisés. Ce sont ces entreprises qui font fonctionner l’ascenseur social en formant les apprentis qui seront les futurs dirigeants des entreprises régionales».
Deux indicateurs reflètent la confiance en l’avenir : le nombre élevé de créations d’entreprises dans l’artisanat avec, à fin octobre, plus de 10 000 créations d’entreprises, et le nombre de jeunes actuellement en centre de formation à la CMA, plus de 7 200 apprentis.
Par ailleurs, avec son centre de formation régional réparti sur 20 sites, les recrutements en apprentissage pour la rentrée 2020 sont corrects (plus de 4 000 entrées en formation), soutenus par les entreprises des métiers de l’alimentaire et de la beauté qui continuent à jouer leur rôle d’intégration sociale et professionnelle à travers l’alternance.
Laurent Rigaud a écrit à tous les maires et présidents d’intercommunalité de la région pour proposer un partenariat très concret : référencer leurs aides directes aux entreprises sur le nouveau site web CMA, et engager une action locale partagée de transformation numérique des TPE. La CMA a également émis des propositions pour mieux agir dans chaque territoire avec les élus locaux; dans le document «Dynamiser l’économie de proximité – Éléments et propositions pour un plan de relance territorial».
Avec ses 220 membres élus et associés CMA répartis dans 24 commissions territoriales, l’établissement public de référence de l’économie de proximité souhaite ainsi continuer à faire confiance aux acteurs locaux pour développer les meilleures conditions d’accueil et d’épanouissement des entrepreneurs territoriaux.
Investir pour préparer l’avenir
Comme l’explique Gabriel Hollander, vice-président CMA en charge de l’économie et président de la délégation Pas-de-Calais, «la CMA gère un grand centre de formation multi-sites qui porte une mission essentielle de proximité et de cohésion sociale sur le territoire. Les formations s’adressent en priorité aux jeunes, aux demandeurs d’emploi ou à des publics en reconversion, ce qui en fait un outil capital de la défense de l’emploi. Les compétences techniques enseignées à la CMA servent autant la mobilité des populations locales que l’enrichissement du tissu économique local dans lequel une grande partie de ces compétences peut trouver à s’employer».
La CMA dispose de trois implantations sur Arras : le centre de formation historique rue Eiffel, une extension rue Copernic livrée en février 2012 et l’antenne “entreprises” rue des Rosati.
Suite à l’acquisition de parcelles foncières près des centres de formation, la décision a été prise de regrouper sur un site unique toutes les implantations CMA sur Arras. Après le choix de l’agence Atrium comme architecte en décembre 2015, la phase de conception et la consultation lancée en six lots distincts, les travaux ont démarré en juillet.
La construction sur 8 647 m² se raccorde à l’antenne CMA actuelle de la rue Copernic. L’antenne de la rue des Rosati est rachetée par la CCI Artois qui commencera son aménagement milieu 2021. L’emprise foncière de la rue Eiffel est mise en vente, la plupart des bâtiments seront à démolir. La CMA utilisera le produit des deux cessions pour compléter le financement de cette restructuration.
Le budget de l’opération est de 32 M€ toutes dépenses confondues, comprenant les phases préparatoires et de conception, la rémunération des architectes et de l’ensemble des compétences associées, les travaux proprement dits et l’équipement du centre en matériel pédagogique. Il supporte 20% de TVA, la CMA n’ayant pas la capacité à la récupérer, contrairement aux collectivités locales.
Sur cette base, le Conseil régional accorde une subvention de 21 M€ sur les crédits de soutien à l’apprentissage et la communauté urbaine d’Arras, une subvention de 1 M€ pour soutenir l’outil d’appui économique sur son territoire. La CMA apporte le reste du budget sur fonds propres, l’assemblée générale du 23 novembre ayant accepté de souscrire un emprunt de 10 M€ pour l’opération.
Au vu de son ampleur et de son état d’avancement, la CMA inscrit naturellement l’opération d’Arras dans le plan “France relance” présenté le 3 septembre par le Premier ministre. Cette participation n’est pas encore acquise mais permettrait d’illustrer la dynamique de la relance par l’investissement dans l’Arrageois avec un acte très concret.