Les acteurs locaux en (r)évolution perpétuelle

«Nous pensons que la technologie utilisée est le dernier souci de nos clients, nous plaçons au premier plan l’analyse de leur métier pour leur procurer une communication des plus efficiente possible.» Témoignage d’un couple de parisiens d’adoption, pilotes d’une agence de communication digitale, venus s’installer en terres nancéiennes. La crise sanitaire n’a pas redonné que de l’attractivité aux villes de province, elle a également complètement chamboulé l’univers de la communication. Pendant plus de deux ans, la planète Communication a vécu au rythme des changements, adaptations, rapides et effrénés. «Très vite, il a été impératif de permettre de proposer de nouvelles façons de communiquer. Offrir de nouvelles alternatives dans une philosophie positive tout en gardant l’ADN d’une communication ciblée», assure un professionnel d’une agence de communication régionale. Boom des réseaux sociaux et leur maîtrise, développement de communication plus intrusive via de nouveaux médias, amplification d’une présence digitale nécessaire et vitale, l’ensemble de ces nouveaux modes alternatifs est aujourd’hui fortement ancré dans l’univers des professionnels de la communication aussi bien en interne, qu’en externe. Depuis quelques mois, l’heure de la reprise a sonné, les communicants ont, de nouveau, retrouvé le droit de cité presque comme avant tout en adaptant leur modèle.

Retour à l’essentiel

«La crise sanitaire a été un véritable révélateur de l’importance de communiquer pour les entreprises. Notre métier a toujours été en constante évolution mais la période qui vient de s’écouler ouvrent naturellement des champs du possible énormes mais à la fois interrogent sur la bonne façon de communiquer.» Une question aujourd’hui quasi existentielle dans l’écosystème local. «Nous remarquons une certaine volonté de retour à l’essentiel, à une proximité réelle où les différents outils technologiques et digitaux que nous avons vu exploser reprennent leur place de «simples» outils et non pas de diktat technologique», confie une collaboratrice d’une agence de la place nancéienne. «Nous sommes entrés dans une nouvelle ère de la communication. Elle devient de plus en plus indirecte et plus subtile dans la manière de délivrer un message. L’objectif tend aujourd’hui à parvenir à faire passer un message sans avoir besoin de l’exprimer explicitement mais en cherchant à faire en sorte que les personnes ciblées ressentent progressivement l’équivalent du message au gré de leurs expériences de contact avec le diffuseur du message. Au point de réellement se l’approprier, de le diffuser d’une façon totalement subjective», analyse un chercheur de l’Université de Lorraine spécialisé dans la communication persuasive des organisations. Reste à trouver le bon message pour l’entreprise à faire passer pour continuer à exister aux yeux de ses clients et prospects. «Les tendances se focalisent aujourd’hui sur des communications responsables et vertueuses. À l’heure de la recherche de la quête de sens, tant mise en avant, on remarque que les entreprises locales tentent également dans cette approche», corrobore une spécialiste de la communication écoresponsable. Demeure l’inévitable interrogation du bienfait de la communication. «La communication, de toutes formes peut naturellement apparaît en premier lieu comme un coût, mais c’est, au final, un investissement rentable.» Encore faut-il être bien conseillé et accompagné en la matière ? Le tissu local ne manque pas de spécialistes vertueux mais pas que…