Les acteurs du passif lancent un collectif régional
C’est dans le cadre de la Semaine du développement durable qu’Olivier Baey et d’autres acteurs ont choisi de lancer leur collectif dédié aux logements passifs. Prochaine grande étape en novembre avec les Journées internationales portes ouvertes des bâtiments passifs. Explications.
Depuis 2010, le cd2e s’intéresse de près à la construction passive, qu’il considère comme étant pertinente pour permettre de réaliser des économies d’énergie dans le cadre d’une construction neuve.
Si l’on considère que les dépenses d’énergie en France, uniquement pour le chauffage, sont de l’ordre de 21 milliards d’euros chaque année et que le défi est de les réduire au minimum par cinq, le bâtiment passif, voire à énergie positive, s’avère être une alternative intéressante.
Les arguments sont de taille et ne manquent pas, surtout lorsque l’on sait qu’un bâtiment passif ne coûte pas forcément plus cher qu’une construction traditionnelle si tout est bien réfléchi à la base. Aussi, pour aller plus loin dans sa démarche, le cd2e avait besoin de mettre en place une formation. “Nous étions la première région à organiser une formation CEPH (certified european passive house ou concepteur européen bâtiment passif) en dehors de Paris“, souligne Marie Darul, en charge de la base de données des écomatériaux et des activités liées à l’écoconstruction.
Une centaine de personnes ont ainsi été formées dans le cadre d’une qualification reconnue, avec à la clé le titre de concepteur européen de maisons passives. “Il s’agit d’une formation ouverte à tout le monde, d’une dizaine de jours“, poursuit-elle. Aujourd’hui, le Nord-Pas-de-Calais est la région de France qui a formé le plus de personnes et donc délivré le plus de diplômes.
Prolonger l’expérience. Après plusieurs sessions de formation, l’idée d’aller plus loin et de prolonger l’expérience a fait son chemin. “Nous avions des personnes concernées par la construction passive, les gens se connaissaient bien : l’idée de créer un collectif nous a semblé évidente“, poursuit Olivier Baey, un particulier qui a fait construire une maison passive, membre du collectif.
Le collectif rassemble donc des particuliers, mais aussi des entreprises sensibles aux enjeux de la construction passive. “L’idée principale est de mettre en valeur les savoir-faire de la région, mais aussi d’échanger, d’avoir des retours d’expériences et de continuer à monter en compétences.” Une trentaine de personnes sont d’ores et déjà impliquées dans ce mouvement : maîtres d’ouvrage, bailleurs sociaux (Vilogia, SIA), concepteurs, fabricants, espaces Info-Energie. “Les premières réunions autour de ce collectif ont eu lieu en 2014, pour une création effective début 2015 avec le lancement de plusieurs actions phares : un site internet répertoriant les réalisations, un annuaire des acteurs et des ressources.“
Enfin, le collectif a réalisé une cartographie des 35 bâtiments passifs labellisés “Passive House” et “énergie P” présents en région. “Pour chacun de ces bâtiments, nous avons réalisé une fiche de renseignements complète“, conclut Olivier Baey.
Le collectif va désormais passer à une phase de promotion et d’information sur les techniques de construction et les performances des maisons passives. Dès le mois de novembre, un Forum régional de la construction passive sera organisé le 12, suivi les 13 et 15 novembre des Journées internationales portes ouvertes, coordonnées par la Maison passive France