L’EPF y traite le site d’un ancien four

Dans le cadre d’une convention signée avec la communauté d’agglomération de Cambrai, l’organisme mène cette année un chantier de déconstruction au cœur même de l’entreprise Stoelzle qui poursuit, elle, sa modernisation.

KONICA MINOLTA DIGITAL CAMERA
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Ce projet a été lancé à l’époque de la communauté de communes de la Vacquerie, au sud de Cambrai, dont faisait partie Masnières. Depuis le 1er janvier 2017, à la suite des fusions intercommunales, il fait partie des dossiers de la communauté d’agglomération de Cambrai (CAC), signataire d’une convention avec l’Etablissement public foncier.

Le site de l’ancien four déjà en partie détruit. Le chantier, mené par l’EPF, a commencé en avril et va durer dix mois.

Les responsables et représentants de l’EPF, ainsi que les élus concernés, ont visité le site en plein “traitement”. Sa vocation doit, en principe, rester économique.

L’EPF a acheté l’espace à traiter à l’entreprise Stoelzle en janvier 2018, pour l’euro symbolique. Ce site, de 6 200 m2 environ, était principalement occupé par l’ancien four 2, inutilisé, de la verrerie industrielle. Après les études techniques et l’attribution des marchés, les travaux ont démarré en avril de cette année : désamiantage, démolition, nivellement… La durée du chantier est estimée à dix mois et son coût global est annoncé à hauteur de 2,5 millions d’euros.

A l’issue des travaux, le terrain sera cédé à la CAC et gardera une vocation économique. Une réflexion est en cours avec l’entreprise. Le jeune PDG de la verrerie, Etienne Gruyez, a participé à cette réunion doublée d’une visite. On en saura plus au début 2020.

Une entreprise à la longue histoire

L’entreprise Stoelzle Masnières parfumerie SAS a célébré en 2018 les 200 ans de son histoire et reçu le label «Entreprise du patrimoine vivant». La verrerie (conception et fabrication de flacons et pots pour la parfumerie et la cosmétique de luxe) a été reprise en 2013 par le groupe autrichien Stölzle Glass Group. Depuis 2015, elle connaît un programme d’investissements importants en vue de moderniser le site. On peut noter que la matière première de la verrerie – du sable de carrières – arrive de Belgique par voie fluviale. L’usine dispose d’un quai sur le canal de Saint-Quentin.

L’opération menée par l’EPF entre dans ce contexte…

En septembre, la verrerie devrait apporter des précisions sur son prochain grand projet : la reconstruction et l’agrandissement du four 5, le seul en service actuellement. Lors des discours, Etienne Gruyez a insisté sur le renouveau de la verrerie et sur le lien qui a été renoué avec la commune et le grand public, à la faveur de portes ouvertes notamment. Le maire de Masnières, Francis Noblecourt, considère, quant à lui, que l’entreprise bicentenaire est «le cœur battant» de sa commune.

Un outil pour les collectivités locales

Le 28 mai, dans l’enceinte de la verrerie industrielle de Masnières, la réunion de chantier avait été médiatisée. L’Etablissement public foncier donnait, ce jour-là, le coup d’envoi d’une série de sept rencontres dites «territoriales» dans le Nord et le Pas-de-Calais. Des rencontres qui entrent dans le cadre de la préparation de son Programme pluriannuel d’intervention (PPI), qui s’étalera de 2020 à 2024.

L’organisme «démarche» donc les collectivités et veut attirer leur attention sur son rôle. Le maire de Masnières, Francis Noblecourt, en a d’ailleurs profité pour dire que sa commune, qui compte encore 8 hectares à traiter, aimerait bien encore travailler avec l’EPF… Les responsables de l’EPF considèrent que l’opération menée à Masnières au sein de l’entreprise Stoelzle est «emblématique» du savoir-faire de l’établissement et d’une collaboration entre des collectivités – Commune, Intercommunalité, Région – et une entreprise. En 2017, l’EPF comptait 472 «opérations actives» dans les deux départements.

Créé par l’Etat en 1990 – bientôt 30 ans –, cet établissement public à caractère industriel et commercial se veut l’outil foncier des collectivités. L’EPF acquiert, requalifie, gère et cède la zone traitée et rendue exploitable soit à la collectivité, soit à un aménageur.

A l’origine, cet organisme avait été créé pour requalifier les sites miniers et industriels. Depuis, ses interventions se sont diversifiées : logement, développement économique, redynamisation des centres-villes, équipements publics, cadre de vie, etc., en milieu urbain ou rural. Salvatore Castiglione, président du conseil d’administration de l’EPF (et aussi vice-président au Conseil régional pour les territoires) ainsi que Loranne Bailly, directrice générale, emploient volontiers l’expression «recyclage foncier» pour désigner leur activité.