L’envol de l’énergie éolienne
Dans sa deuxième édition de l’Observatoire de l’éolien, France Énergie Éolienne constate un redémarrage de la filière se traduisant par une nette augmentation des emplois dans ce secteur industriel d’avenir. Les résultats de l’enquête ont été dévoilés à l’occasion du récent Salon européen de l’énergie éolienne qui a réuni 9 000 professionnels du secteur.
En 2014, les emplois dans l’éolien ont progressé de 15,4 % en France, par rapport à l’année précédente, la filière recense 12 520 emplois répartis dans 750 sociétés. Des créations de postes qui s’explique par un fort développement des activités éoliennes. La France a raccordé 1 042 mégawatts (MW) d’énergie éolienne au réseau, hissant l’Hexagone, dans le même temps, au 4e rang des pays européens en termes d’installation de parcs éoliens. «L’éolien est un véritable vivier d’emplois pour la France. L’étude permet de rappeler au public que la lutte contre le réchauffement climatique est aussi une opportunité économique» explique Frédéric Lanoë, Président de France Énergie Éolienne, qui représente les professionnels du secteur.
Création d’une industrie verte
Plus de 4 500 éoliennes sont installées en France, réparties sur l’ensemble du territoire avec 850 parcs existants. On assiste à l’émergence d’une industrie énergétique verte avec 1 700 établissements qui emploient 12 520 salariés permettant de redynamiser certaines régions fortement pénalisées par la décomposition du tissu industriel traditionnel. Le développement de la filière éolienne représente un véritable levier de création d’emplois dans cinq principaux bassins d’emplois : l’axe Nord- Est, le Bassin parisien qui regroupe les sièges sociaux d’entreprises intervenant sur la chaîne de valeur, le Grand Ouest avec sa façade maritime, la région Rhône-Alpes-Bourgogne avec ses activités industrielles dans la fabrication des composants et enfin la zone Méditerranée, coeur historique de l’industrie éolienne. L’Île-de-France reste très largement la première région en termes d’emplois avec 3 550 salariés dans ce secteur, suivie par le Nord-Pas-de-Calais-Picardie et ses 1 300 emplois. La Bretagne, malgré sa façade maritime, ne se positionne qu’au 10e rang des nouvelles régions avec seulement 520 emplois. Toutefois, le secteur est très fragmenté et en cours de consolidation pour faire émerger des champions nationaux. Sur le seul marché français, il existe une dizaine de constructeurs de turbines dont quatre représentent quelque 80 % des puissances installées en France. La situation de l’exploitation des parcs éoliens est encore plus éclatée avec une centaine d’acteurs. Seulement 11 exploitants gèrent plus de 330 MW de puissance. Le groupe Engie (ex GDF- Suez) est le leader sur le marché français en exploitant près de 1 200 MW gérés, EDF Énergies Nouvelles se classe au deuxième rang, avec des exploitations cumulant 950 MW.
Dynamique de transition énergétique
Le dynamisme français s’inscrit dans une tendance européenne portée par l’Allemagne et le Royaume-Uni. Au delà, ce sont des impératifs de développement durable qui portent l’émergence de l’industrie éolienne. «Dans le monde et en France, la transition énergétique est devenue une réalité et fait partie de la troisième révolution industrielle. Dans ce cadre, l’éolien en est un pilier et les avantages qu’il apporte sont déjà visibles, mais son développement nécessite d’être soutenu» plaide le président de France Énergie Éolienne. En quantité illimitée, propre et de proximité, l’énergie éolienne doit participer à la diversification de notre mix énergétique. La France a franchi la barre symbolique des 10 000 MW de capacités éoliennes, en octobre dernier, alors que les objectifs sont de 20 000 MW terrestres et 6 000 MW offshore à l’horizon 2020. Les efforts pour atteindre les objectifs restent énormes et nécessitent, pour les professionnels, plusieurs mesures comme la simplification et la stabilisation du cadre réglementaire, l’accélération du traitement des recours contre les projets ou encore des réductions des délais de raccordement au réseau. La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte, prévoit d’atteindre 40 % d’EnR (énergies renouvelables) d’ici 2030, contre moins de 20 % aujourd’hui d’où la nécessité de faire évoluer le cadre législatif.