L’engouement pour les produits locaux va crescendo
Le principe de l’entreprise nancéienne Dynapse est d’amener les produits du terroir en direct sur le lieu où se trouve le consommateur, chez lui, sur son lieu de travail, en vacances. Cela à partir d’une plateforme web optimisant l’offre sous la dénomination drive fermier. La formule fait recette. En 2020, Dynapse est en plein développement, s’imposant comme un des leaders nationaux sur ce créneau.
Quelle est la genèse de Dynapse ?
J’ai rencontré Éric Petitjean il y a une dizaine d’années au sein de la coopérative agricole Vegafruits, à Saint-Nicolas-de-Port. En contact avec de nombreux producteurs, nous avons décelé leur besoin de développer la présence sur le web de leurs magasins physiques. En 2013, nous avons lancé le site : epouvantails.fr. La manière était trouvée d’amener le producteur vers le consommateur. Dynapse était née.
Comment s’est opéré son développement ?
Dynapse a été portée et couvée par Promotech et Alexis Lorraine. Nous avons commencé avec quatre producteurs lorrains. Nous sommes actuellement à une centaine en France et nous nous situons dans le tiercé de tête des drives fermiers sur le territoire national. Ce sont des producteurs autonomes, des associations de producteurs, des chambres d’agriculture comme le réseau Emplettes Paysannes. Nous avons aussi des clients en Belgique. Nos locaux sont actuellement à Maxéville, sur le site Saint-Jacques II.
Pourquoi avoir abandonné le terme «Les Épouvantails» ?
Nous avons trouvé qu’il engendrait une confusion avec les noms des producteurs impliqués dans notre dispositif. Dynapse travaille avec et pour eux avant tout. Cette stratégie de clarification donne une visibilité accrue à leurs produits, permet de fidéliser les clients. Ceci s’ajoutant à une simplification et une meilleure lisibilité des commandes.
Comment l’entreprise a-t-elle vécu le confinement ?
Cette période si particulière a été bénéfique pour Dynapse. Beaucoup de producteurs ont fait face à une demande très importante. Nous avons même à un moment fermé notre service de drive en ligne. Il y avait saturation. La vague est un peu retombée depuis mais la demande reste soutenue. En France, un marché fermier s’ouvre tous les quinze jours. C’est bon pour le producteur, l’économie de proximité, c’est l’avenir.
La prise de conscience chez le consommateur est-elle réelle ?
De mon observation, oui. Le mouvement était déjà enclenché avant la crise sanitaire. Le confinement a accentué le phénomène. Un nombre croissant de personnes est en quête de sens, notamment dans la manière de consommer. Cela veut dire retrouver le goût des produits de saison, favoriser le local, faire confiance aux filières jouant la transparence et la traçabilité des produits. Après tout, chacun décide de sa consommation. Manger sainement et équilibrée, c’est un enjeu de société et de santé publique. À titre personnel, j’utilise mon propre service, en me faisant livrer à la maison. À Dijon, un système de drive se sert du vélo électrique pour les livraisons. On se situe là dans un cercle vertueux. Je suis convaincu que cette nouvelle façon de consommer, plus responsable, plus éthique, plus saine, va s’amplifier.
À quoi vont ressembler les mois à venir pour Dynapse ?
Il y a un an, nous remporté un appel d’offres national pour devenir partenaire des Jardins de Cocagne. Il s’agit d’exploitations maraîchères biologiques, à vocation d’insertion sociale. Il en existe 150 en France. Nous allons fructifier notre travail en commun. Notre objectif est également d’améliorer notre outil d’e-commerce. Par ailleurs, nous regardons attentivement les expérimentations menées sur certains territoires, comme en Alsace. Aux côtés des magasins de producteurs, se développent des plateformes de circuits courts, semblables dans la forme au modèle Amazon, permettant une optimisation complète et une plus grande efficacité dans la gestion des services dédiés aux produits du terroir. Dynapse ne cherche pas à grandir démesurément, nous restons dans une logique de producteurs, à taille résolument humaine.